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Une préparation insuffisante des populations concernées

Mais outre la question de la surface des zones PPI se pose  la question des mesures prises dans ces zones pour préparer un incident nucléaire. Quelles sont ces mesures? Sont-elles suffisantes ?

 

 Tout d’abord, les simulations au sein de la population de situations de crise sont controversées. Sont-elles réalistes et suffisamment fréquentes ?

 

Selon Yves Marignac, les exercices de crise sont « de la blague ».

En effet, la responsabilité de ceux-ci appartient au préfet. Comme il a intérêt, pour des raisons politiques, que les essais se passent bien, ceux-ci peuvent ne pas refléter la réalité.

Yves Marignac a été témoin d’exercices inutiles car beaucoup trop planifiés (des cars attendaient des élèves d’une école avant le début de l’exercice, pour les évacuer).

 

D’autres experts  d’associations indépendantes reprochent aux autorités la faible fréquence des essais. En effet, la fréquence des différents types d’essais ne dépasse pas un essai par année, et la plupart des types d’essais ne concerne que les autorités ou qu’une  partie de la population.


Les acteurs qui critiquent la méthode de préparation  concordent pour dire que  les problèmes sont liés à une trop grande liberté des préfectures dans leur interprétation du PPI. Cela met donc en cause simultanément les autorités de contrôle, les préfectures, la législation en matière de PPI

 

Le ministère de l’intérieur, dans une revue sur les exercices de PPI, expose un certain nombre de contraintes qui empêchent de faire des essais fréquemment :

 

  • Concernant la fréquence :

« Il sera difficile de réaliser plus d’un exercice général annuel avec participation de la population, au risque de la voir se désintéresser des exercices liés au risque industriel. »

 

  • Concernant l’ampleur :

 

« Dans le cas des exercices PPI, l’exercice inopiné se fera plus facilement dans le cadre d’exercices partiels que généraux : le grand nombre d’acteurs et d’enjeux notamment économiques ne permettent pas de réaliser un exercice totalement inopiné dans ce domaine. »

Finalement, les controverses soulevées par les acteurs indépendants sont légitimes, et les réponses des autorités paraissent rationnelles. 

 

Conclusion

 

 

La controverse concernant le rayon de mise en place du PPI  et celle concernant les moyens mis en œuvre à l’intérieur de celui-ci poussent donc certains acteurs à poser la question générale :

 

Les autorités de sureté nucléaire, les préfectures, et les exploitants prennent-ils vraiment en compte la possibilité qu’un incident d’une ampleur comparable à celle de Fukushima arrive en France ?