Entretien avec M. Jean-Marie Bockel, sénateur du Haut-Rhin
- Enjeu : Garantir le maintien d'une économie régionale forte tout en répondant aux besoins de la population
- Acteurs : Élus locaux
Les responsables locaux peuvent-ils donner une estimation des coûts de la fermeture de la centrale à leur niveau ? M. Jean-Marie Bockel, sénateur UDI du Haut-Rhin, nous expose son point de vue.
Le contexte de la fermeture de la centrale
La décision fermer le site de production d’électricité de FSH rapidement a été prise de manière politicienne. Elle résulte d’un accord avec les Verts pour que le parti socialiste récolte des voix et remporte les présidentielles
Il n’y a eu aucune réflexion concernant la prise de décision de la fermeture de la centrale. La fermeture effective de Fessenheim se fait donc dans l’urgence et en l’absence de plan car elle résulte d’un choix symbolique de François Hollande visant à satisfaire un point de vue idéologique. Les objectifs sont certes fixés mais non soutenus par une étude rationnelle des différentes possibilités qui s’offrent à la France pour les tenir.
La région prise de court
Les délais imposés par la promesse électorale ne permettent pas de chiffrer clairement le budget car il n’existe aucun calendrier consenti des coûts à prévoir pour la région à ce jour.
La région n’envisage aucune solution de substitution. Ce n’est pas elle qui a les pouvoirs de décision. Elle attend les décisions de M Rol Tanguy et sert de soutien ensuite. Elle participe au débat et doit avoir sa place dans la gestion de la fermeture mais n’est pas maîtresse de la décision. Actuellement, la région n’a pas de recul suffisant pour trouver les moyens et les modes de fermeture de la centrale qui mettrait en valeur les capacités d’innovation des industriels français, les hautes technologies, l’intérêt de la France et le respect de l’environnement. Il faudrait au préalable savoir :
- Qui décide ? Quelle est la place de l’opérateur national EDF, de l’Etat et de la Région ?
- Sur quel calendrier ? En se donnant 10-15 ans environ pour une telle mesure.
De la difficulté de chiffrer des coûts
Il est en effet déterminant d'avoir un planning quantifié et discuté. La réflexion sert à se donner le temps de l’investissement et du retour sur investissement.
En effet, on ne peut faire des projets que si l’on a des moyens. Ici, fermer prématurément Fessenheim prive les acteurs d’un mode de création de richesse qui aurait pu servir à prévoir et investir sur les enjeux de cette fermeture, en particulier :
- L'aménagement du territoire
- Le devenir du site
- L'organisation des circuits d'énergie
- Un démantèlement exemplaire
Ce n’est pas tant la décision mais la démarche qui est remise en question, qui oblige à prendre des décisions tout en privant les acteurs des moyens pour les prendre.
Jusqu'à présent, le problème de la fermeture de la centrale de Fessenheim était envisagé à l'échelle nationale ... Il s'agit à présent de prendre du recul :
La France est-elle la seule à connaître le problème du démantèlement nucléaire ?
Intéressons-nous maintenant à la dimension internationale de notre controverse.