CRISPR-Cas9

Derrière cet acronyme imprononçable se cache une nouvelle méthode de modification de l’ADN d’une cellule. Cette méthode s’appuie sur des séquences d’ARN particulières qui forme une réaction immunitaire chez certaines bactéries : les CRISPR, pour Clustered Regularly InterSpaced Palindromic Repeats, courtes répétitions palindromiques groupées et régulièrement espacées.

Le processus repose sur l’association d’un ARN dit “guide”, le CRISPR, à l’enzyme Cas9 qui permet de découper des doubles hélices d’ADN. L’ARN va guider le complexe jusqu’à l’emplacement exact du brin d’ADN à retirer et la protéine va découper ce brin d’ADN. La cellule va ensuite chercher à réparer la coupure mais en général elle n’y arrive pas. Ainsi la méthode permet d’inactiver le gène traité. Par ailleurs, la technique permet aussi d’introduire de nouveaux gènes, pour ce faire, il suffit de rajouter le gène à ajouter au complexe CRISPR-Cas9 et celui-ci va remplacer le brin d’ADN découpé par le nouveau gène.

Extrait du rapport des Rencontres Agriculture & Innovation 2025: “promesses et limites des nouveaux outils de sélection végétale”

De nombreuses recherches ont été menées sur CRISPR-Cas9. Finalement, suite à la publication d’un article, écrit par la française Emmanuelle Charpentier et l’américaine Jennifer Doudna dans Science1, qui présente les avancées que CRISPR-Cas9 peut apporter dans les thérapies géniques, une vague d’enthousiasme s’est formée autour de cette technique. En effet, CRISPR-Cas9 est peu coûteux, facile et très rapide à utiliser en comparaison avec les méthodes de modification génétique qui existent. Les applications peuvent s’avérer nombreuses avec, à la clé, des avancées considérables dans la lutte contre des épidémies humaines ou végétales, dans les thérapies géniques ou à terme pour prévenir des maladies génétiques.

L’idée consiste alors à couper l’ADN pour y apporter des modifications, soit en remplaçant un brin d’ADN par un autre, soit en cassant un brin pour ensuite le laisser se régénérer de façon naturelle, en utilisant cette méthode d’immunité naturellement présente dans des bactéries.

Cette technique fait partie d’une nouvelle génération de méthodes de modification du génome. CRISPR-Cas9 semble se distinguer des autres techniques de sa génération car c’est une méthode plus rapide et moins cher.

Par les opportunités que cette technique offre en théorie, certains scientifiques espèrent des applications médicales et agricoles porteuses. Cependant d’autres s’inquiètent d’une recherche qui manque de données pour répondre au principe de précaution.

La découverte

C’est en 2012 que CRISPR-Cas9 est révélé au grand jour par Jennifer Doudna et Emmanuelle Charpentier à travers un article dans Science décrivant le mécanisme de la technique CRISPR-Cas9, une nouvelle technique de modification de l’ADN révolutionnaire.

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CRISPR-Cas9 : accélérateurs de la recherche en biologie

CRISPR-Cas9 permet de comprendre en profondeur les mécanismes d’immunologie des bactéries. Mais ce n’est pas en cela que CRISPR-Cas9 est considéré par certains comme révolutionnaire pour la recherche en génie génétique : ce complexe enzymatique facilite grandement l’expérimentation. David Bikard de l’Institut Pasteur, comme de nombreux chercheurs en biologie moléculaire, en génie génétique, fait partie des personnes qui voient dans les méthodes CRISPR une méthodes de rupture.

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Bénéfices et opportunités

La presse scientifique comme la presse grande public a beaucoup traité de CRISPR-Cas9 du fait des grandes opportunités qu’offre cette nouvelle technique d’édition du génome.

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Une technique ayant des limites

Bien que CRISPR-Cas9 présente énormément d’avantages, on s’aperçoit que CRISPR-Cas9 est actuellement confronté à de gros problèmes technique.

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Constat : Nécessité d’une régulation

Avec CRISPR-Cas9 réapparaît le débat sur le brevetage du vivant, puisque CRISPR-Cas9 permet d’activer ou d’inhiber certains gènes chez les êtres vivants et notamment chez les végétaux qu’on cultive

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[1] Jinek M., Chylinski K., Fonfara I., Hauer M., Doudna J., Charpentier E. (2012, 17 août) A programmable dual-RNA-guided DNA endonuclease in adaptive bacterial immunity. Science