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1949 .: Les débuts incontrôlés :: 1963 :: L'accalmie et les RTG :: 2000 :: La reprise fulgurante :. 2007
       
 
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Technologies annexes

RORSATs (Radar-equiped Ocean Reconnaissance Satellite)



Il s’agit d’un programme de satellites-espions lancé par les Soviétiques entre 1967 et 1988 pour surveiller les navires de l’OTAN et le trafic naval en général. Mais pour alimenter suffisamment en énergie le radar haute-définition, les RTG ne suffisaient plus, le RVSN a choisi d’utiliser des réacteurs nucléaires à fission ! En effet, la technologie des réacteurs choisis était parfaitement maîtrisée, et le RVSN disposait de stocks colossaux d’Uranium 235… Et le PTBT n’était pas violé. Enfin, les risques d’accidents nucléaires n’effrayaient pas les Soviétiques !
Le seul problème était que chaque réacteur transportait 31kg d’uranium hautement enrichi, ce qui n’a plus rien à voir avec le kilo de plutonium d’un RTG. Et comme ces satellites étaient destinés à la surveillance du sol, leurs orbites étaient basses, et donc avec le frottement naturel ils rentraient dans l’atmosphère en quelques semaines, gros problème… La solution retenue par les ingénieurs soviétiques pour éviter la chute du matériel radioactif a tout simplement été d’adjoindre un module au satellite qui éjecte le cœur du réacteur en haute orbite à la fin de la mission !
En théorie, l’idée était séduisante. Plusieurs dizaines de RORSATs ont fonctionné parfaitement, mais des accidents n’ont pas pu être évités. En 1973, un lancement se passe mal, et un réacteur coule dans le Pacifique Nord. Le plus grave survient le 24 janvier 1978. Le booster d’éjection du réacteur du RORSAT Cosmos 954 explose, et le réacteur n’atteint pas l’orbite de sécurité. Il brûle dans l’atmosphère et traverse la moitié du Canada, polluant 120000km2 de foret avec de l’uranium et des matériaux nucléaires divers. Néanmoins, les lancements continuent, ordonnés par Brejnev.

Aujourd’hui un problème bien plus grave a été détecté. L’orbite haute sur laquelle les réacteurs ont été éjectés n’est pas une orbite de sécurité : dans 600 ans, ils pourraient retomber sur terre, et cela représente 940kg d’uranium hautement enrichi.

SNAP 10-A

Lancé le 3 avril 1965, SNAP-10A fut le seul module spatial alimenté par un réacteur à fission nucléaire jamais envoyé dans l'espace par la NASA. Le réacteur contient 4,75 kg d'Uranium-235 mélangé à un hybride de Zirconium qui sert de modérateur, réparti en 37 tubes d'alliage de nickel résistant à la chaleur. Le fluide caloporteur est du NaK (Sodium-Potassium) qui circule grâce à une pompe magnétique. Un réflecteur en Béryllium épais de 63 mm entoure le réacteur et réfléchit les neutrons; si quatre de ses ouvertures sont découvertes, les neutrons s'échappent, ralentissant puis stoppant la réaction nucléaire.
La sonde maintint une orbite basse durant 43 jours, tandis que sa source d'énergie nucléaire électrique produisait une puissance supérieure 600 W grâce à un système de conversion thermoélectrique. Un régulateur de tension de la sonde, qui n'avait rien à voir avec le réacteur, connut une avarie, causant l'éjection du coeur du réacteur qui est encore aujourd'hui en orbite haute autour de la Terre.

HPS (Heatpipe Power System)

En développement depuis 1994 à Los Alamos National Laboratory comme système robuste à risque technique faible qui se veut sûr et hautement fiable, les HPS sont des réacteurs compacts et rapides qui produisent jusqu'à 100 kWe durant environ 10 ans: ils servent à alimenter une sonde ou un véhicule de surface.Pour transférer l'énergie du coeur du réacteur jusqu'au système de conversion en électricité basé sur les cycles de Stirling ou de Brayton, on passe par des "heatpipe" qui sont remplis de vapeur de Sodium et reçoivent la chaleur des barreaux de combustible: ils circulent d'abord jusqu'aux échangeurs de chaleur, puis dans un gaz chaud, composé de 72% d'Hélium et de 28% de Xénon, jusqu'au système de conversion d'énergie.
Le réacteur lui-même comprend un certain nombre d'unité "heatpipe" accompagnées de combustible. Chaque module est constitué d'un "heatpipe" central entouré de barreaux de combustible contenant de l'Uranium enrichi à 97% recouverts de Rhénium du même diamètre. L'ensemble des module forme un noyau hexagonal compact.
Les barres de contrôle au nombre de 6 sont en acier inoxydable recouvert de Béryllium, d'un diamètre de 11 à 13 cm, du carbure de Bore formant un arc de 120° autour de chacun. Les barres sont insérées dans les six sections du réflecteur à neutrons en Béryllium qui entoure le coeur et effectuent des rotations pour assurer le contrôle, plaçant le carbure de Bore à l'intérieur ou à l'extérieur.
Le bouclier qui est ajouté au réacteur dépend du type de mission ou d'application, mais un hybride de Lithium placé dans des conteneurs en acier inoxydable représente le meilleur bouclier anti-neutron.

Le but du projet HPS est la conception d'un système basé sur la fission qui puisse être envoyé dans l'espace, et qui peut être développé relativement rapidement tout en restant abordable.
Dans ce cadre, les réacteurs SAFE (Safe Affordable Fission Engine) sont des réacteurs HPS conçu pour produire de l'électricité dans l'espace. Le SAFE-400 est un réacteur qui produit 400 kW thermiques convertis en 100 kW électriques qui pourraient être utilisés pour des missions utilisant 2 systèmes de Brayton. Il contient 127 modules au Molybdène (ou de Niobium combiné à 1% de Zirconium) identiques. Un "heatpipe" au Molybdène/Sodium de longueur totale 145 cm se trouve au centre de chaque module, entouré de 3 tubes de Molybdène contenant chacun des barreaux de combustible de nitrate d'Uranium enserré de Rhénium de 1 cm de diamètre dans un barreau de 70 cm de long rempli de combustible sur 56 cm: les "heatpipes" dépassent de 75 cm du coeur hexagonal d'un diamètre de 25 cm, distance au bout de laquelle ils sont couplés avec les échangeurs thermiques pesant chacun 72 kg. Le coeur entouré du réflecteur mesure 51 cm de diamètre, et sa masse est de 512 kg.

Une plus petite version de ce type de réacteur et l'HOMER-15 (Heatpipe-Operated Mars Exploratoin Reactor): il s'agit d'une unité produisant 15 kW thermiques similaire au SAFE qui mesure 2,4 m de haut en comptant l'échangeur thermique et le moteur de Stirling de 3 kW électriques. Il fonctionne à seulement 600°C, ce qui permet d'utiliser de l'acier inoxydable pour les capsules de combustible et les "heatpipes" de 1,6 cm de diamètre. Il comporte 19 modules de "heatpipes" au Sodium avec chacun 102 barreaux de combustible qui leur sont liés à raison de 4 ou 6 par tuyau, pour une masse totale de 72 kg de combustible. Les "heatpipes" mesurent 106 cm de long pour une hauteur de combustible de 36 cm. Le coeur est hexagonal, de 18 cm de diamètre, avec 6 barreaux de d'oxyde de Béryllium dans ses coins. La masse totale du réacteur est de 214 kg pour un diamètre de 41 cm.

Daedalus



Les grandes lignes :
Le projet Daedalus fut mené par un groupe d'une douzaine de scientifiques et ingénieurs de la British Interplanetary Society entre 1973 et 1978. Il s'agit de construire le premier vaisseau inhabité qui s'aventurerait jusqu'à une de nos proches voisines stellaires.
Les lignes directrices adoptées dans la conception étaient: utiliser une technologie actuelle ou développée dans un futur proche; être capable d'atteindre son but durant une vie d'homme; être sufisamment flexible dans son dessin pour pouvoir être envoyé en direction d'étoiles cibles variées. Cela permettait d'assurer que le vaisseau soit pratique, que ceux qui travaillaient sur le projet voient la mission parvenir à terme, que le vaisseau n'avait pas un but unique mais que l'on pouvait réutiliser les mêmes plans.

La cible choisie fut l'Etoile de Barnard, une naine rouge distante de 5,9 années-lumières du Soleil: il y avait des indices qui laissaient penser qu'au moins une planète serait en orbite autour de l'étoile à l'apoque, ce qui a depuis été invalidé. Si la mission était reconduite de nos jours, la cible serait plutôt Alpha du Centaure, un système plus proche.
Malgré une vitesse de croisière atteignant 48 000 km/s, le voyage durerait une quarantaine d'années pour un survol de 70 h, durée pendant laquelle tous les instruments de mesure seraient à l'affût.

Conception:
Les ingénieurs décidèrent d'une propulsion nucléaire pulsée, principe déjà investigué pour le projet Orion. Cependant, le vaisseu serait cette fois propulsé par la fusion, précisément de la fusion par confinement inertiel qui est une technique très efficace. De petites billes renfermant un mélange de deutérium et hélium3 seraient bombardées, une par une, dans la chambre de combustion du vaisseau par des faisceaux d'électrons et exploseraient comme une bombe thermonucléaire miniature. Un champ magnétique puissant confinerait les explosions tout en les dirigeant, ce qui aurait pour conséquence la création d'un plasma à grande vitesse éjecté à l'arrière du vaisseau et responsable de sa poussée. En faisant exploser 250 billes à la seconde et en utilisant une approche à deux étages, on atteindrait la vitesse de croisière de 16% de la vitesse de la lumière après une phase d'accélération de 4 ans.
Les moteurs seraient situés à l'arrière tandis que la nécessité de larguer les imposants réservoirs de carburant pour gagner en performance réclame de les disposer circulairement en périphérie. Dans la cavité laissée inoccupée entre les réservoirs, on placerait les installations de maintenance, comprenant des parties du système dédié à fournir l'énergie de manière auxiliaire, accompagné de réservoirs de carburant auxiliaires. Les charges utiles seraient situées juste derrière le bouclier d'érosion en Béryllium (matériau léger qui possède la chaleur latente de vaporisation la plus élevée, idéal pour faire face aux impacts mineurs) d'un diamètre suffisant pour protéger le deuxième étage et pesant 50 t, placé en tête du vaisseau: on y trouverait des rangées de sondes jetables, de télescopes, de robots et d'ordinateurs. L'ordinateur central, doté d'une intelligence artificielle suffisante pour être à même de prendre les bonnes décisions compte tenu des longs temps de communication avec la Terre, servirait de navigateur, commanderait l'intégralité du vaisseau, gérant également les observations scientifiques et les réparations effectuéespar les robots télécommandés; il relacherait les sondes jetables qui renverraient des données scientifiques qui seraient analysées à bord: toutes les données rassemblées par le vaisseau seraient pré traitées par l'ordinateur central et des résultats affinés seraient retransmis sur Terre (images, vidéos, données concernant l'étoile, les planêtes et leurs satellites, les champs magnétiques et autres)




Le vaisseau pesant quelques 54 000 t (presque 20 fois le poids d'une seule Saturne V) transporterait à son bord presque 450 t d'équipement automatisé.