Neandertal, historique d'un rejet

Premières visions de l'homme de Neandertal

Lorsque les premiers restes d'hommes de Neandertal sont mis à jour en Allemagne, en 1856, Charles Darwin n'a pas encore publié son livre « L'origine des espèces », et personne n'imagine qu'il puisse y avoir un quelconque processus d'évolution dans la nature et encore moins dans la lignée humaine. Ainsi, lorsque le professeur Fuhlrott, au terme d'une étude très poussée des restes de Neander, présente à une assemblée de naturalistes une interprétation évolutionniste pour expliquer les caractéristiques du squelette, il provoque un tollé.

Nous sommes en 1857 et « L'Origine des espèces » ne paraîtra que deux ans plus tard. A ce moment de l'étude, nombre de scientifiques interprètent simplement les différences anatomiques de neandertal comme la traduction d'une déficience mentale, présentant ces restes comme ceux d'un homme dégénéré.

Ce n'est qu'à la toute fin des années 1850 que la théorie de l'existence d'un homme primitif, plus proche du singe que de l'homme moderne commencera à s'installer dans les milieux scientifiques. Cependant, cette première interprétation de Neandertal vu comme un arriéré mental marquera longtemps les esprits.