Analyse du rapport "Le véhicule grand public d'ici 2030"
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Rapport complet : lien

En octobre 2008, MM. Jean Syrota et Philippe Hirtzman publient un rapport synthétisant les perspectives futures concernant le véhicule grand public. Cette analyse concerne tous les types de véhicules, pas seulement les véhicules hybrides.

Le rapport commence par dessiner le contexte, en dressant un historique du véhicule grand public dominé depuis un siècle par la technologie du moteur à explosion. Suit une liste des grandes problématiques pour le véhicule grand public jusqu’en 2030, les principales étant la diminution de notre dépendance aux combustibles fossiles, et le réchauffement climatique. La partie « contexte » présente enfin les stratégies à l’étranger, les conditions de stockage de l’énergie, et les contraintes environnementales dans l’Union Européenne.

Le rapport dresse ensuite un portrait de ce que pourrait être le véhicule du futur, à partir des technologies déjà existantes ou pouvant être réalisées dans un avenir proche. Entre autres : le véhicule hybride, le véhicule électrique ou le véhicule à gaz. Enfin, la conclusion contient les recommandations de ce qu’il faut effectuer dans le secteur des transports.

Une partie du rapport concerne spécifiquement les véhicules hybrides, nous allons donc l’étudier en détail.

La technologie hybride et ses variations qui existent sont présentées en détail (ces informations sont décrites dans la partie connaissances utiles de notre site Internet). Puis les avantages des véhicules hybrides : le rapport préconise l’utilisation de véhicules hybrides en centre-ville dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. L’électricité permet en effet d’éviter les émissions polluantes locales, contrairement à la combustion d’essence ou de gaz naturel. La démocratisation des véhicules hybrides devrait encourager l’investissement dans la recherche sur les composants électroniques, ce qui est bénéfique d’un point de vue industriel.

Cependant, des contraintes existent encore qui freinent la généralisation de ce type de véhicule : premier facteur visé, le coût trop élevé, supérieur de 20 à 30 % par rapport à un véhicule classique, qui empêchent son passage dans des catégories entrée et milieu de gamme, qui permettrait l’accès à des personnes moins aisées. D’autres faiblesses existent, entre autres : les limites de fonctionnement de la batterie (autonomie, temps de recharge, infrastructure d’approvisionnement) ; il peut aussi arriver qu’un véhicule hybride ne consomme pas moins d’énergie qu’un véhicule conventionnel : sur autoroute par circulation fluide, la voiture fonctionne uniquement à l’essence et la voiture est en plus alourdie par tous les composants liés au moteur électrique.

Le rapport souligne ainsi la nécessité d’approfondir les recherches et de parvenir à des avancées et dans ce contexte, les véhicules hybrides rechargeables ou « plug-in hybrids ». Contrairement au véhicule hybride simple, qui est un véhicule thermique à complément électrique, le véhicule hybride rechargeable est un véhicule électrique à composante thermique. Ce type de véhicule fait l’objet d’une description détaillée dans la section connaissances utiles. Il combine les avantages des véhicules électriques en ville (faibles nuisances locales) et ceux des voitures thermiques sur route (autonomie et performance). Cependant, le véhicule hybride rechargeable « ne doit pas être considéré comme le stade d’achèvement ultime du véhicule hybride simple, mais plutôt comme une préfiguration du véhicule tout électrique ».

Malgré cette énumération de points positifs, le rapport Le véhicule grand public d’ici 2030 ne semble pas envisager la généralisation du véhicule hybride dans un futur proche. D’abord à cause des coûts, qui le réservent à une catégorie de population plutôt aisée. Mais aussi pour d’autre raisons qui font que le véhicule thermique ne devrait pas perdre sa supériorité au profit d’autres technologies. En particulier, le stockage de l’énergie sous forme liquide (l’essence) est pour l’instant le mode de stockage le plus efficace qui ait été expérimenté, en ce qui concerne l’autonomie, le temps de remplissage, la sécurité, l’encombrement et le coût. Ainsi, « le moteur thermique à essence ou diesel, en constante évolution, a encore un bel avenir devant lui ».

Le rapport conclut sur les directions qui devraient être adoptées par les pouvoirs publics. Les points principaux sont :

-          L’investissement dans la recherche qui bénéficiera  à tous les types de véhicules, aussi bien thermiques qu’hybrides

-          L’incitation à l’éco-conduite, nécessaire pour changer les comportements et responsabiliser la population à ne prendre la voiture que lorsqu’ils en ont besoin

-          Préparer la flexibilité du parc de véhicules à motorisation thermique.

Une implication entière et intégrale de la part des pouvoirs publics est nécessaire, sinon, « les progrès continueront d’apparaître lentement, au rythme constaté dans le passé ».

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