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Synthèse

Quelle attitude adopter donc face à l’excision?

Au Soudan, beaucoup de citadins ne pratiquent plus l’excision et pensent que le changement se fera tout seul, progressivement: “quand les gens seront près à abandonner ces choses, ils le feront. Mais pour l’instant ils sont à l’aise avec elles”, estime un Soudanais. Cette attitude est une attitude plutôt progressiste que beaucoup ont adopté, connaissant très bien les limites des législations et les dommages que peuvent occasionner l’influence occidentale.

Beaucoup d’autres affirment également qu’il ne faut pas chercher à résoudre directement le problème de l’excision, car celui-ci n’est pas la cause d’un problème, mais le résultat d’une situation, d’une certaine position socio-culturelle de la femme. C’est ce qu’affirme l’Union des femmes. La solution est alors selon elle d’éduquer les femmes, de favoriser leur épanouissement. Les problèmes dus à l’amélioration de la situation de la femme sont directement liés à la situation sociale et économique du pays : c’est donc dans ces domaines que se situe l’essentiel du travail.

Cependant, la disparition brutale du bandage des pieds en Asie, par exemple, montre qu’un changement rapide est possible sans modification essentielle de la culture. Après deux tentatives qui ont échoué (en 1665 et en 1847), le bandage des pieds fut quasiment éradiqué en 1895 grâce à des associations occidentales (comme la Natural Foot Society). Ces associations ont incité à la création de groupes qui s’engageaient à ne plus pratiquer le bandage. A partir de 1908, la majorité de l’opinion chinoise était défavorable à cette pratique et la gouvernance du mouvement fut transférée à des femmes chinoises. Une zone rurale et conservatrice chinoise passa ainsi de 99% de filles bandées en 1889, à 94% en 1899 et enfin à zéro en 1919.

L’intervention occidentale dans le problème du bandage des pieds a montré également qu’il est possible pour l’Occident d’intervenir sur un problème spécifique sans détruire ou profondément modifier la culture du pays en question. Néanmoins, la Chine n’était pas un pays colonisé et avait moins à craindre que les pays africains actuels qui sont las des règles dictées par l’Occident.

Le problème de l’excision est plus complexe mais néanmoins très similaire. L’influence (qu’elle soit bien-fondée ou non) de la religion posera un problème pour son éradication totale. Une telle méthode pourrait cependant fonctionner pour l’infibulation. Cependant, à cause de leur passé d’anciens colonisateurs, les pays occidentaux ne peuvent enclencher de démarches visant à éradiquer l’excision sans considérer le problème du développement du continent africain dans son ensemble.