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  • Les mécanismes biologiques

    La cancérogénicité des boissons alcoolisées semble provenir d'un métabolite de l'éthanol, l'acétaldéhyde, capable d'attaquer l'ADN. Certains polymorphismes génétiques induisent des risques plus élevés chez leurs porteurs, la dégradation de l'acétaldéhyde étant altérée. La synergie entre le tabac et l'alcool favorise le développement des cancers des VADS.


    Les cancers n'ont pas tous les mêmes causes (facteurs environnementaux, génétiques, ….). Cependant, certains mécanismes sont communs à plusieurs d'entre eux et peuvent expliquer l'augmentation du risque de cancer causée par la consommation de boissons alcoolisées. Les études suggèrent que l'élément-clé est probablement l'acétaldéhyde, un métabolite de l'éthanol. idée est soutenue par le rapport de l'AICR et du WCRF de 1997 puis de 2007, Food, Nutrition, Physical Activity and the Prevention of Cancer qui a ensuite été repris par les institutions françaises de recherche sur la cancer (INCa, réseau NACRe) et leurs publications telles que le rapport Alcool et Risque de Cancer de 2007, et la brochure Nutrition et Prévention des Cancers (Voir aussi En France ? et Les rapports internationaux). Les mécanismes décris ci-dessous sont considérés comme plausibles par ces différentes organisations. Ils nous ont été décris par Paule Latino-Martel, directrice de recherche à l'INRA et coordinatrice du réseau NACRe.

    Lorsqu'il entre dans l'organisme, l'éthanol est d'abord transformé en acétaldéhyde (éthanal) par une enzyme, l'alcool déshydrogénase (ADH). Pour les fortes consommations, une autre enzyme, le cytochrome P450 2E 1 hépatique participe également à cette transformation en produisant des radicaux libres. L'acétaldéhyde (et les radicaux libres) est capable d'attaquer l'ADN car il est très électrophile. Il est reconnu cancérigène pour les animaux (expérimentation animale) depuis 2002 et a été classé dans le groupe 1 (cancérigène pour l'homme) en 2009 par l'IARC.

    L'acétaldéhyde est ensuite transformé en acétate (acide acétique) par l'enzyme acétaldéhyde déshydrogénase (ALDH2).


    Le métabolisme de l'éthanol


    Les polymorphismes génétiques

    Il existe des polymorphismes génétiques pour les enzymes évoquées ci-dessus.

    Chez les porteurs de l'ADH1B*2, l'activité de l'ADH est très importante. La transformation de l'éthanol en acétaldéhyde est donc rapide. Paradoxalement, ces personnes ont un niveau de risque plus faible. En effet, une concentration élevée en acétaldéhyde provoque de nombreux effets secondaires désagréables (nausées, rougissement de la face, maux de tête,…). Cela agit comme un frein à la consommation de boissons alcoolisées. Les Européens, majoritairement porteurs du gène ADH1B*1 tolèrent mieux la consommation d'alcool et s'exposent donc à un risque plus élevé de cancer.

    A l'inverse, pour les porteurs de l'ALDH2*2, l'ALDH est inactive. La transformation de l'acétaldéhyde en acétate est donc quasiment bloquée. En cas de consommation d'alcool, la concentration en acétaldéhyde demeure élevée longtemps. Le risque de développer un cancer s'accroît. Ce polymorphisme est surtout présent chez les populations asiatiques.


    Une synergie avec le tabac

    De nombreuses études épidémiologiques révèlent une synergie entre l'alcool et le tabac : l'association de ces deux éléments est liée à une augmentation significative du nombre de cancer des voies aérodigestives supérieures (VADS). En effet, l'éthanol agit comme un solvant. Ainsi, il est susceptible d'augmenter la perméabilité des muqueuses des VADS aux cancérogènes tels ceux de la fumée de tabac (lipophiles).

    En outre, la flore buccale des fumeurs évolue afin de résister aux agressions provoquées par le tabagisme. Il semblerait que le taux d'acétaldéhyde produit soit plus élevé dans les VADS des fumeurs.


    Cancer du foie

    L'éthanol provoque des réactions inflammatoires pouvant conduire à une stéatose ou une cirrhose du foie en cas de consommation excessive. Ces pathologies résultant de l'alcoolisme ont été liées à une augmentation du nombre de tumeurs du foie dans des études récentes (2006).


    Cancer du sein

    L'éthanol modifie les concentrations plasmatiques d'hormones sexuelles (augmentation du taux d'œstrogène). Cela stimule la prolifération des cellules mammaires et peut donc conduire au déclenchement du cancer du sein.


    Une nutrition déficiente

    Les gros buveurs peuvent également faire face à un problème de dénutrition. En effet, une consommation excessive peut conduire à une alimentation moindre, mais également à un problème d'absorption des nutriments essentiels. Les tissus sont alors plus susceptibles de développer un cancer.

    Ainsi, les boissons alcoolisées sont liées à l'augmentation du risque de déclencher certains cancers. Les mécanismes biologiques sont complexes, et ceux décris ci-dessus ne sont pas exhaustifs.



    - Certains éléments du vin ne pourraient-ils pas avoir des effets bénéfiques sur les cancers comme sur les maladies cardiovasculaires -> Voir L'ingrédient magique


    - Qu'en pensent les différents organismes ? -> Voir En France ? et Les rapports internationaux

    - Peut-il avoir des effets positifs sur la santé ? -> Voir Les maladies cardiovasculaire