Cartographie de l'invasion

Très rapidement, de nombreuses informations circulent quant à la prolifération de cette espèce de frelon asiatique en France. Des témoignages affirment qu'il a été repéré en Ile-de-France - cependant des erreurs d'identification laissent supposer que l'expansion est mal évaluée.

Le Muséum National d'Histoire Naturelle a ainsi mis en place après 2007 une étude pour cartographier l'invasion et évaluer son expansion. Pour cela, en collaboration avec différents services de l'état ou régionaux, des associations naturalistes, des apiculteurs, ou des particuliers, et via une fiche à remplir indiquant notamment le lieu de la découverte du nid, le MNHN étudie les différents signalements et tente au mieux de retirer tous les doublons ou les mauvaises identifications. En tout, il estime à environ 30% les mauvaises identifications et ensuite il faut rejeter à peu près 50% du reste (pour cause de doublons ou d'indications imprécises quant au lieu où se trouve le nid). L'équipe du MNHN reconnaît certes sous-estimer légèrement le nombre de nids, étant donné qu'elle ne se base que sur les signalements et que dans les départements les plus touchés les gens ne prennent pas la peine de signaler tous les nids. Cependant, ils estiment être plus proches de la vérité que le grand public, qui verrait des frelons asiatiques partout (plus de 3000 nids) et dans de nombreux pays d'Europe (Allemagne, Suisse, Espagne, Belgique). [58]

Carte de l'invasion du MNHN

Carte de l'invasion du MNHN

Carte de l'invasion de l'AAAFA

Carte de l'invasion de l'AAAFA

Le MNHN dénonce ainsi les cartographies « mal effectuées », sans prendre en compte les doublons (si l'on compte plusieurs fois le même nid, parce qu'il a été vu par plusieurs personnes), ce qui gonfle ainsi les chiffres. Il note ainsi un « pic » de population du frelon asiatique en 2007, alors que cette vérification systématique des signalements n'était pas encore mise en place, mais que le Musée explique plutôt par l'élimination des doublons et des erreurs l'année suivante.

De plus, les journaux ne font pas toujours vérifier leur information ; ainsi certains articles signalent la présence du frelon asiatique alors même que personne n'a vérifié qu'il s'agissait bien d'un nid de cette espèce qui avait été observé. Ceci peut contribuer à une erreur d'appréhension de la situation.

L'Etat se base sur la cartographie du MNHN.

« En face », des associations comme l'AAAFA présentent des cartographies révélant que l'invasion est bien plus prononcée que ne peut le laisser supposer celle du Muséum. Jean-Paul Cros, de l'association, remarque que le Muséum ne revendique que 250 nids, alors que l'association en aurait détruit plus de 500 et aurait connaissance de 700 nids certifiés, avançant même un nombre de 3000 nids. Selon lui, ce serait notamment dû à des mairies qui ne prennent pas la peine de signaler les nids dont on les informe de leur présence, se contentant de répondre à celui qui les appelle de contacter un désinsectiseur. De là, une sous-évaluation de l'ampleur de l'invasion.

« Nous on dit qu'il y en a à peu près 3000. Alors ce sont sûrement des bons chiffres qu'ils [le MNHN] nous donnent sauf que bon ils sont très mal raffinés. Rien que nous on en a détruit 500. D'accord ? On en a trouvé 300 supplémentaires, on nous en a signalé au moins 200 depuis. En plus, on en est déjà à au moins 700 nids, sans parler de toutes les zones que nous ne sommes pas allées voir et ceux qui sont restés sans être vus, ni même signalés. Alors vous voyez les chiffres de la Préfecture sont bien en-dessous de la réalité. Il faut dire que même si ce n'est pas trivial, ils n'en ont rien à faire. Alors nous on annonce trois mille nids, ils disent qu'il y en a 200. »

Les syndicats apiculteurs présentent eux aussi des données divergentes. Ainsi, par exemple, le Syndicat Apicole de la Gironde informe qu'il y aurait des frelons asiatiques repérés dans le Finistère, en vallée du Rhône (Isère, Côte d'Or). Ce qui ne figure pas sur la carte réalisée par le MNHN.

Il existe aussi une différence de moyen disponibles, comme le montrent les deux manières de cartographier l'invasion, l'une avec un logiciel spécifique, et l'autre avec Google Maps.

Cours de Description de controverses

MINES ParisTech

MINES ParisTech - mai 2011

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