Taxi : une profession en danger ?

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Tout ce qui est rare est cher...


Pour être taxi, il faut posséder une licence dont le prix peut dépasser 200 000 €. La licence d’un chauffeur constitue donc son patrimoine et il n’a aucun intérêt à voir sa valeur baisser. Le problème est qu’une augmentation du nombre de taxis entraînerait une baisse de cette valeur, et que dans le même temps, les clients – franciliens en particulier – se plaignent de ne pas trouver de taxi quand ils en ont besoin.



La littérature scientifique est abondante en ce qui concerne l'étude théorique du marché du taxi. On peut citer l'article de Robert D. Cairns Competition and regulation in the taxi industry qui présente différents modèles démontrant la nécessité de réguler le marché. Tout d'abord, il faut comprendre que lorsqu'un taxi arrive en maraude devant nous, il se trouve en situation de monopole. En effet, il est le seul à proposer son service et dans un marché libéral, il pourrait demander le tarif de son choix – un tarif qui maximiserait son profit – et le client se verrait dans l'obligation d'accepter ou de chercher un autre taxi. A l'opposé, à une station de taxi, le client peut faire jouer la concurrence entre les différents taxis si la règle du premier arrivé premier servi ne s'applique pas. Dans ce cas, le chauffeur se verrait proposer un tarif bien en-dessous de son coût de revient. En effet, le coût de fonctionnement d'un taxi est sensiblement le même qu'il roule à vide ou en charge. Ici, le chauffeur, pour minimiser ses pertes, se voit dans l'obligation de prendre en charge un client même si cela ne couvre pas le coût de sa course. Pour de plus amples détails nous vous invitons à lire l'article cité précédemment.


Ainsi pour satisfaire le bien commun, il est nécessaire pour le législateur d'instaurer des limites, des barrières à l'entrée. Il en existe de trois sortes :
- mise en place d'un tarif maximum.
- contrôle de la qualité des chauffeurs par une réglementation.
- limitation du nombre de véhicules


Les tarifs sont fixés par la préfecture. Quant au contrôle de la qualité du service, il est effectué à travers la formation nécessaire pour devenir chauffeur et les contrôles réguliers imposés. La limitation du nombre de taxis, elle, se traduit dans les faits par l'attribution de licences, qui sont des autorisations de stationnement et de maraude. Elles autorisent le stationnement sur la voie publique et sont délivrées par le maire de la commune, ou la préfecture dans le cas de Paris. Les licences sont également au cœur de la controverse concernant la régulation des taxis : en France, le prix des licences et leur rareté sur le marché font débat. Plus d'informations sur ce sujet sont disponibles dans le paragraphe La valeur des licences.