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Jimo (Jupiter Icy Moons Orbiter) - Prometheus Project

Prometheus:

Le programme fait mûrir des technologies et développe des systèmes qui permettent de parer aux limitations actuelles en matière de puissance et de propulsion spatiale. Sous cette houlette sont regroupées plusieurs missions, Jimo était la première d'entre elles. Les technologies prépondérantes sont la propulsion nucléaire électrique, les systèmes de conversion d'énergie dynamiques, la propulsion nucléaire thermique.
Au sujet de la propulsion électrique, la NASA reconnaît, en dépit des considération de sécurité, que les réacteurs à fission utilisé pour fournir de la puissance dans l'espace représentent l'avenir de l'exploration: ils "propulsent la sonde spatiale directement vers les planètes de manières qui ne sont pas encore possibles actuellement, et réalisent des manoeuvres orbitales une fois parvenues à bon port; ils fournissent une plus grande puissance électrique permettant de faire fonctionner des suites d'instruments scientifiques avancés qui demandent plus d'électricité que ceux utilisés à l'heure actuelle".

Caractéristiques du vaisseau Jimo:




La sonde Jimo aurait pu être une des premières à utiliser un système de propulsion nucléaire lui permettant d'avoir des niveaux de puissance électrique disponible sans précédents si la mission n'avait pas été annulée en février 2005. La propulsion à proprement parler aurait été réalisée par des propulseurs ioniques alimentés électriquement par l'électricité fournie par le réacteur nucléaire alimenté à l'uranium placé à la pointe d'un mat, derrière un imposant bouclier anti-radiation protégeant les équipements de mesure sensibles, situé à l'exact opposé.
Le module disposerait de 100 fois plus de puissance utilisable à bord grâce au réacteur nucléaire que pour n'importe laquelle des sondes interplanétaires actuelles: cela permettrait aux instruments scientifiques de rassembler plus de données de meilleure qualité, et de les renvoyer sur Terre avec des débits bien plus importants.
Le module aurait mesuré 75 m (250 pieds) de long et pesé 18 kg au décollage.




Le projet réclame la mise au point de nouvelles technologies révolutionnaires: parmi elles, la propulsion électrique avancée, du matériel et des composants électroniques renforcés pour résister aux radiations, des technologies de rejet de chaleur et de conversion d'énergie, ainsi que des progrès dans les télécommunications.
En dépit de l'arrêt de financement du projet au début de l'année 2005, on décrivit en juillet de la même année les équipements spécifiques du module, une fois les propulseurs ioniques testés et les unités de contrôle et de gestion de l'alimentation choisies pour correspondre à un design de 200 kW. Les points clefs résidaient dans:
  • les six propulseurs ioniques de 30 kW chacun (2 000 kg de Xénon y étant injecté) avec une poussée nominale par élément de 0,65 N pour une impulsion spécifique de 7 000 s;
  • les six propulseurs à effet Hall de 20 kW chacun, avec une poussée nominale de 1,0 N par élément (combinée à deux propulseurs ioniques ayant chacun une poussée nominale de 0,65 N);
  • un générateur qui ait un rendement supérieur à 96,5% et qui soit capable de fonctionner à des niveaux d'irradiation supérieurs à 5 Mrad;
  • un réservoir de Xénon supercritique d'une capacité de 12 000 kg et enrobé dans du carbone.





Le plus grand défi pour les propulseurs ioniques était la qualification du moteur et des composants du système de propulsion électrique de manière à satisfaire les injections de Xénon supérieure à 2 000 kg demandées par la mission (approximativement 10 fois plus que la technologie de pointe actuelle). Les données provenant des tests à grande échelle des composants devaient permettre de développer et d'affiner les modèles analytiques qui pourraient définir de manière plus précise la durée de vie du premier module de Prometheus (2 de ces tests furent réalisés en 2005, sur deux propulseurs ioniques prototypes).
Les avancées réalisées dans ce domaine seront d'une grande utilité à la NASA dans de futures missions se servant de propulsion électrique, ce qui justifie que l'on poursuive les études malgré l'abandon du projet.

Plan de la mission Jimo:

Les objectifs de la mission sont:
  • explorer trois lunes glacées de Jupiter (Callisto, Ganymède et Europe) afin de déterminer si elles abritent un océan liquide, si celui-ci renferme une forme de vie, et afin de repérer un site d'atterrissage pour de futures missions par des mesures d'épaisseur de la couche de glace;
  • investiguer l'origine et l'évolution des lunes, leur structure interne, leur caractéristiques de surface et leur composition chimique;
  • étudier les interactions entre les atmosphères, l'intérieur des lunes, et tout le système jupitérien;
  • déterminer les environnements radiatifs autour de ces lunes, et la fréquence d'impact de matériel heurtant leur surface;
  • enfin, développer un réacteur nucléaire, et démontrer qu'il peut être utilisé de manière sure tout en fonctionnant sans accroc dans l'espace interplanétaire lors de mission d'exploration dans l'espace lointain de longue durée.




Le lancement était prévu pour 2012 au mieux, et plutôt vers 2015 d'après les grandes lignes données par la Vision pour l'Exploration Spatiale (Vision for Space Exploration)
Un véhicule de lancement place le module en orbite.
A mesure qu'il quitte l'orbite terrestre grâce aux propulseurs ioniques, le module déploie une série de panneaux rayonnant la chaleur destinés à éviter une surchauffe du vaisseau. Là commence son périple long de quelques six années qui va l'emmener à Jupiter, et le réacteur n'est allumé qu'une fois la sonde dégagée pour de bon de l'emprise de sa planète d'origine.
De 2015 à 2020 environ, il va être en orbite autour de trois des quatre satellites galiléens de la géante: à commencer par Callisto, puis viendra le tour de Ganymède quelques mois plus tard, et enfin, le point central de la mission, Europe. Cette dernière étape est la plus périlleuse, car la petite lune est dans une région où l'enveloppe magnétique et les radiations sont plus intenses.

Le fait que le vaisseau ait besoin de faire des sauts de puce pour aller de lune en lune demande bien plus d'énergie que sur n'importe quel autre de ses prédécesseurs, et ceci ne peut être rendu possible que par l'utilisation d'un réacteur nucléaire embarqué commandant une alimentation électrique, utilisée en premier lieu pour la propulsion, puis répartie entre les divers instruments de mesure qui sont trop gourmands pour être déployés tous ensemble en temps normal. Pour comparaison, Jimo fournirait 1 kW à chaque instrument, alors que Cassini, avec son RTG au plutonium, ne fournit que 0,9 kW à l'intégralité des équipements.