Le dépistage par frottis

Qu’est-ce que le frottis ?

Le frottis est un test de dépistage qui permet le prélèvement des cellules à la surface du col.  

Les cellules sont alors examinées sous microscope. Selon l'aspect de ces cellules on pourra alors supposer que le col est normal, qu'il présente une infection, des anomalies pouvant correspondre à des lésions pré-cancéreuses appelées dysplasies ou encore SIL (lésions pavimenteuses intra-épithéliales) ou évoque un cancer du col.

Le frottis de dépistage est un test assez performant pour détecter les cellules anormales du col mais comme beaucoup d'autres tests cette performance n'est pas de 100 %. Même si le test a été pratiqué correctement, il y a un petit risque pour que le résultat soit étiqueté normal alors que des anomalies sur le col existent.

C'est la raison pour laquelle il est très important d'avoir un frottis  de dépistage à un rythme régulier (une fois tous les deux ans), et ce pour ne pas méconnaître d'éventuelles anomalies qui auraient pu être occultées au précédent frottis.

Pourquoi ai-je besoin d’un frottis de dépistage ?

Le cancer du col est un cancer évitable. En effet à la différence des autres sites de l'organisme il est possible de détecter très précocement les lésions qui pourraient évoluer en cancer. Pris en charge et traité à un stade précoce d'anomalie, il est presque toujours possible d'éviter le développement du cancer. « A l'exception des rares échecs du dépistage le cancer du col ne devrait pas s'observer chez les femmes régulièrement dépistées », selon Doctissimo.

Quelles sont les femmes qui doivent être testées ?

Selon Doctissimo, « toutes les femmes âgées de 20 à 65 ans ». Parce que justement les lésions précancéreuses du col utérin ne s'accompagnent d'aucun symptôme, il est fondamental de comprendre que pour être protégée du cancer du col le dépistage doit être pratiqué à un rythme régulier. Le test de dépistage est proposé à toutes les femmes, en tout cas à toutes celles qui ont eu des rapports sexuels. Donc finalement c’est la date du premier rapport sexuel qui compte, et non l’âge ! Un point sur lequel insiste en particulier Isabelle Bourgault.

Le frottis, comment m'y prendre ?

Le frottis est en général pratiqué par un médecin, un gynécologue ou un généraliste. Pour cela il utilise un spéculum qui permet d'écarter les parois vaginales et accéder au fond du vagin sur une zone en relief bombée qui s'appelle le col de l'utérus. Le prélèvement consiste à racler la surface du col. Les cellules ainsi prélevées sont ensuite étalées sur une lame et fixées. La lame est ensuite envoyée au laboratoire pour la lecture. Pour réaliser ce test il est recommandé d'éviter la période des règles ou de saignements intercurrents, d'éviter de réaliser des douches vaginales, d'appliquer des crèmes ou des ovules, des gels ou des tampons deux jours avant le test, d'éviter  également d'avoir des rapports sexuels deux jours avant le test. Le frottis est pris en charge par l’Assurance maladie à hauteur de 65%.

Que se passe-t-il après le frottis ?

Les résultats du frottis doivent vous parvenir par courriel dans les 15 jours à 4 semaines après le  prélèvement. Lorsque le frottis est normal  et s'il n'y a pas d'antécédent particulier un rythme de deux ans est suffisant. Si le frottis comporte des modifications mineures des cellules le médecin pourra proposer les options suivantes : répéter le frottis 6 mois plus tard pour réévaluer le col, pratiquer un test viral HPV pour clarifier les résultats du frottis  et préciser le profil de risque, pratiquer un examen au microscope du col appelé colposcopie et réaliser à cette occasion un prélèvement de la zone anormale du col appelé biopsie. Si le frottis comporte des anomalies évidentes ou majeures une colposcopie sera proposée d'emblée.

Attitude des autorités sanitaires vis-à-vis de ce frottis . Vers un dépistage organisé à l’échelle nationale ?

En 2007, il n'y pas de dépistage organisé, sauf dans 4 régions en France.

En décembre 2010, des recommandations en faveur d’un dépistage organisé du cancer du col de l’utérus sur l’ensemble du territoire sont publiées par la HAS . La mise en œuvre d'un tel dispositif a pour objectifs de réduire les inégalités sociales et géographiques observées en France et d'atteindre en quelques années une couverture de dépistage de 80 % des femmes, comme le fixe l’objectif de la loi de santé publique du 9 août 2004 pour ce cancer, contre 57 % actuellement.Le dépistage organisé que propose la HAS continue de s’appuyer sur les acteurs actuels du dépistage (gynécologues médicaux, gynécologues obstétriciens, médecins généralistes, sages-femmes, anatomocyto-pathologistes et biologistes). Le médecin traitant devra inciter systématiquement toutes ses patientes au dépistage et s’assurer de la bonne prise en charge en cas de résultat anormal. Pour les femmes n’ayant pas de contact avec le système de santé, un courrier personnel pourrait leur être directement adressé. La HAS recommande fortement la mise en place de démarches d’assurance qualité pour garantir le même niveau de qualité du dépistage en tout point du territoire français.La HAS recommande que le dépistage organisé reste fondé sur la réalisation d’un frottis cervico-utérin (FCU) tous les 3 ans (après 2 FCU normaux réalisés à 1 an d’intervalle) à partir de 25 ans et jusqu’à 65 ans chez les femmes asymptomatiques ayant ou ayant eu une activité sexuelle.