Le vaccin anti-HPV : une protection efficace ? 

Après son lancement tonitruant, le vaccin contre le cancer du col de l’utérus a été le sujet de nombreuses attaques concernant son efficacité. Ainsi, la revue Prescrire a publié trois articles particulièrement critiques entre 2009 et 2011 – le dernier s’intitulant "Vaccins papillomavirus et "protection" croisée : sans intérêt clinique tangible". Comment l’efficacité d’un vaccin est-elle évaluée ? Quels sont les chiffres de l’efficacité du Gardasil ? Enfin, quelles sont les limites des études le concernant ?

L'efficacité, un paramètre clé du développement d'un vaccin
Comment l’efficacité d’un vaccin est-elle évaluée?



Une efficacité mise en doute par la guerre des chiffres
Quels sont les chiffres témoignant de l'efficacité du vaccin? Quelles sont les limites des études le concernant?




Conclusion

Le vaccin Gardasil n’a obtenu son autorisation de mise sur le marché qu’en 2006 et la phase d’étude de son efficacité n’est pas encore achevée. S’il s’avère performant dans la lutte contre les souches du HPV responsables de 70% des cancers du col de l’utérus, son efficacité en temps que moyen de prévention contre ce cancer n’est pas encore démontrée. Claude Béraud met en avant le fait qu’il est trop tôt pour pouvoir tirer des conclusions à ce sujet : « Ils [les laboratoires Sanofi] n’ont pas pu démontrer qu’ils étaient capables d’éviter l’apparition du cancer du col. Pour une bonne raison, c’est simple : c’est que pour qu’un cancer apparaisse, il faut entre 10 et 20 ans. 10 ans c’est un minimum ! Déjà si une fille est infectée, dans 80% des cas ça ne se transformera pas en cancer et si l’infection par un virus oncogène persiste, il faut des années avant que n’apparaissent un cancer ».

La HAS, de son côté, insiste sur la nécessité de continuer le dépistage par frottis : « Toutefois, ces vaccins ne protégeant pas contre tous les cancers du col de l’utérus, ils ne peuvent se substituer, à un dépistage régulier ». (rapport de 2010- Etat des lieux et recommandations pour le dépistage du cancer du col de l’utérus). Car l’un des risques de cette vaccination est bel et bien la diminution du taux de femmes allant se faire dépister. La question de la politique de santé publique à adopter pour la lutte contre le cancer du col utérin se dessine en creux : comment allier prévention vaccinale et dépistage ?