Biodiversité

Un des principaux arguments en faveur du démantèlement des barrages de la Sélune est la défense de la biodiversité. Une des mesures phares de cet argument est le retour progressif du saumon sauvage de l’atlantique dans la rivière.
En effet, le barrage de Vézins mesure 35m de haut et le barrage de la Roche-qui-Boit mesure quant à lui, 16m de haut. De tels édifices sont infranchissables par les saumons qui ne peuvent alors plus remonter les cours d’eau.

En 2009, Chantal Jouanno alors secrétaire d’État à l’Écologie, a annoncé à Lisieux, dans le Calvados, la suppression des barrages de Vézins et de La Roche-qui-boit, dans le cadre d’un « plan d’action national pour la restauration de la continuité écologique des cours d’eau ».

Comme l’affirme l’association WWF – World Wildwide Fund – dans sa lettre ouverte à Mme Nathalie Kosciusko-Morizet alors ministre de l’écologie datée du 6 janvier 2012 : « Cet effacement est également nécessaire au retour dans le complexe Sée-Sélune d’une population abondante de saumons atlantiques, population qui présente un intérêt génétique et patrimonial particulièrement important pour cette région de la façade atlantique ».

La pollution des rivières ainsi que des lacs artificiels créés par les barrages représente également une menace pour l’écosystème de la vallée de la Sélune. Selon Claude Dumont, président du Fonds Humus et membre du collectif les Amis de la Sélune, il est « urgent » d’assurer le retour des saumons dans la Sélune mais aussi « une nature réhabilitée dans la vallée avec des eaux de qualité, un aménagement du territoire adapté avec une agriculture moins prédatrice ». (Source : Agence France Presse, 6 janvier 2012)

Le collectif Les Amis de la Sélune regroupe des habitants de la vallée, pêcheurs ou non, d’autres citoyens de divers horizons, tous amoureux de la vallée et conquis par sa beauté, connaisseurs de longue date ou visiteurs de passage qui ont eu le coup de cœur. Il regroupe de nombreuses associations comme la WWF, le NASF – North Atlantic Salmon Fund – ou le fond HUMUS. Leur plaquette de présentation est disponible ici.

 

Cependant, la situation n’est pas aussi simple qu’elle n’y paraît et le démantèlement des barrages de la Sélune pourrait mettre en péril l’écosystème de la vallée à cause des métaux lourds et autres polluants retenus par les barrages dans leurs sédiments.

 

Dans l’article « Les barrages de la discorde » publié le 9 janvier 2012 dans le quotidien La Croix, la journaliste Emmanuelle Reju avance que : « Outre l’obstacle à la migration des poissons, les barrages de la Sélune présentent une faible productivité et n’intéressent plus EDF. Surtout, ils ont retenu des millions de mètres cubes de sédiments très pollués. Les opposants à leur suppression craignent que, sans cette retenue, la baie du Mont-Saint-Michel soit exposée aux pollutions.  ‘Un barrage n’est pas là pour retenir la pollution’, plaident les partisans du démantèlement, qui rappellent que la convention prévoit un budget pour le nettoyage des eaux. Avec une population de saumons restaurée, la rivière Sélune a[ura] un vrai potentiel dans le développement du tourisme de pêche, assure Martin Arnould [du WWF]. »

Ainsi, les opposants au démantèlement des barrages défendent eux aussi la biodiversité et s’opposent à une opération de démantèlement qui ne prendraient pas en compte le traitement des boues polluées et des sédiments bloqués par les barrages de la Sélune. Ils défendent également le maintient de certaines espèces de poissons comme certains carnassier ou le silure qui ont été implantés dans le lac après la construction des barrages. Ces dernières sont très prisées par certains pêcheurs.