Les distributeurs et la pratique de l’obsolescence

Quand on évoque le lien entre distribution et obsolescence, il s’agit de rappeler que l’objectif premier du distributeur est d’écouler ses stocks, et par là même de vendre. Si obsolescence il y a, le fait même que les distributeurs ne produisent rien semble désavouer la possibilité qu’ils auraient de la pratiquer.

Pourtant, dans certains secteurs, et notamment le secteur alimentaire, de nombreux organismes dénoncent des pratiques floues qui viseraient en réalité à produire une obsolescence du produit commercialisé mesurable par le gaspillage que de telles pratiques entraineraient – ce qui est déjà une définition assez restreinte et particulière de l’obsolescence (voir la partie Quelles définitions de l’obsolescence programmée ? ).

C’est ainsi que le Centre Européen de la Consommation (CEC) souligne dans son rapport « L’obsolescence programmée où les dérives de la société de consommation » paru en septembre 2010 cet l’intérêt majeur qu’auraient les distributeurs à pratiquer l’obsolescence. Dans le domaine de la distribution agro-alimentaire, le CEC souligne la pratique courante qui vise à pratiquer une obsolescence qu’il qualifie d’ ‘obsolescence par péremption’ :

« […] L’obsolescence par péremption et aux autres techniques des distributeurs et producteurs pour faire consommer le consommateur sans que cela soit réellement à son avantage : conditionnements inappropriés, promotions trop importantes en quantité ne correspondant pas à la typologie des familles modernes. Tout cela participe au gaspillage sans parler de la restauration collective (restaurants d’entreprise, cantines…) qui joue également un rôle significatif dans ce gaspillage géant »

Toutefois sur ce dernier point, il semble s’agir moins d’une critique faite à une pratique d’obsolescence telle que définie auparavant que d’une remise en cause des habitudes de la société de sur-consommation elle-même, même si un lien entre les deux pourra être établis (voir Gaspillage ). Cette déclaration pose notamment le consommateur comme passif devant les pratiques des distributeurs et des producteurs qui le dépassent.