Neurosciences et Éducation
Une science dure pour l'Éducation?

Une science dure pour l'Éducation ?


 En 2016, le classement PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) qui compare les performances des systèmes éducatifs de trente-quatre pays de l’OCDE ainsi que dans de nombreux pays partenaires auprès de jeunes de quinze ans plaçait la France 26e en mathématiques et sciences, et 19e en lecture. Ces piètres résultats étaient déjà vivement critiqué par le ministre de l’éducation nationale de l’époque, Vincent Peillon, les jugeant “inacceptables”. Quelques mois plus tôt sortait le livre de Céline Alvarez, les lois naturelles de l’enfant, best-seller où l’auteure relate son expérience mené de 2011 à 2014 dans une école maternelle de Gennevilliers placée en « zone d'éducation prioritaire » et qui aurait abouti à un développement spectaculaire des capacités cognitives des enfants. Basé sur les principes de neurosciences, ce livre est comme un symbole de cette science en pleine essor, de plus en plus médiatisé et encensé par bon nombre de chercheurs, enseignants et même entrepreneurs, qui voit dans cette discipline un tremplin à des théories éducatives innovantes réformant le système d’enseignement. Étudiant le système nerveux, tant du point de vue de sa structure que de son fonctionnement, depuis l'échelle moléculaire jusqu'au niveau des organes comme le cerveau, cette science est apparue à la fin des années 1960 avec les travaux de Hubel et Wiesel (prix nobel de physiologie et médecine en 1981) pour désigner la branche des sciences biologiques qui s'intéresse à l'étude du système nerveux. Cinquante ans plus tard, les nombreux travaux de neurosciences ont permi de faire des découvertes phénoménales sur la plasticité cérébrale, l’apprentissage ou la mémoire. Ces recherches tentent à présent de s’appliquer de plus en plus dans le milieu éducatif, pour former une nouvelle branche appelé neuroéducation. Pourtant, nombreux sont les chercheurs à critiquer cette engouement pour les neurosciences, et pose la question de l’applicabilité des théories neuroscientifiques aux salles de classe. De l’argument d’autorité au conflit entre neurosciences et sciences de l’éducation, « La neuroéducation soulève plus d’interrogations qu’elle ne propose de solutions concrètes » comme le souligne Marie Gaussel, membre de l’Institut Français de l’Éducation et que nous avons pu interviewer. La place des neurosciences dans l’éducation est donc l’objet d’une vive controverse qu’il convient de développer tout au long de ce site internet.


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