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La réparation chirurgicale ou clitoridoplastie.


Une technique nouvelle, élaborée à la demande des femmes excisées

Le docteur Pierre Foldès, chirurgien urologue français, exerçant dans la clinique Louis XIV à Saint Germain-en-Laye a récemment mis au point une technique de reconstruction chirurgicale du clitoris.

Au cours de missions humanitaires en Afrique, il avait l'habitude de soigner des complications dues à l'excision telles des problèmes d'incontinence ou des complications obstétricales graves. C'est alors que des femmes Burkinabès sont venues lui demander d'intervenir sur des douleurs liées aux cicatrices.

C'est en adaptant les techniques de réparation et d'allongement de la verge chez l'homme, déjà au point depuis longtemps, que le docteur a élaboré cette nouvelle méthode il y a dix ans. Elle continue à s'améliorer puisque des techniques ont été inventées afin de reconstruire les petites lèvres, ce qui n'était pas possible dans un premier temps.

Toutes les formes d'excision sont opérables, de l'ablation du capuchon à l'infibulation. Elle permet dans tous les cas un bénéfice esthétique et sensoriel.

De la consultation à la rémission : le chemin de l'intervention

La consultation

Les patientes sont reçues avant leur opération pour une consultation pré-opératoire. L'intervention leur est expliquée avec des photos du résultat final et le niveau d'inconfort dû à la mutilation est évalué selon deux axes : douleur dans la région clitoridienne et retentissement des mutilations sur le plaisir pendant l'acte sexuel.

Il faut en effet savoir que les motifs de consultation répondent à trois revendications principales. La revendication identitaire, le besoin de retrouver une partie de son anatomie, représente la demande principale dans 86% des cas.  Le désir de ressentir du désir et du plaisir lors de l'acte sexuel et la volonté de faire disparaître les douleurs dues aux mutilations (demande principale dans 22% des cas) forment les deux autres revendications.

Le tableau suivant récapitule le bilan opératoire sur 453 patientes.

Bilan des 453 patientes
Douleur Plaisir
Pas de douleur 49% 38% Jamais
Gêne pendant RS 21% 21% Sensations discrètes
Douleur modérée pendant RS 17% 38% Plaisant sans orgasme
Douleur forte à intolérable pendant RS 8% 2% Orgasme restreint
Douleur hors RS 4% 4% Orgasme sans restriction
D'après « Chirurgie plastique reconstructrice pour excision rituelle et mutilations sexuelles » P.Foldes

L'intervention

Le clitoris est un organe qui fait une dizaine de centimètres de longueur, seule une petite partie est donc externe. L'opération consiste à retirer la cicatrice se situant à l'extrémité du clitoris et souvent à l'origine des douleurs. Puis, il s'agit de d'aller chercher la partie interne du clitoris, de la repositionner dans un emplacement anatomiquement normal en libérant les ligaments qui la retiennent et en la ré-innervant.

L'opération dure moins de 30 min et se fait sous anesthésie générale de sorte à ne pas raviver les souvenirs de l'acte traumatique.

Les suites médicales

Les patientes sont suivies jusqu'à six mois après leur opération. Les complications sont mineures (hématomes, lâchage des sutures, fièvre modérée). Il y a très peu de douleurs prolongées postopératoires, certainement à cause de l'intensité de la douleur perçue lors de l'excision.

Le tableau suivant récapitule l'évaluation de 453 patientes, six mois après l'intervention.

Bilan des 453 patientes
Anatomie du néoclitoris Fonction clitoridienne
Pas ou peu de changement 0% 0% Douleur pas de plaisir
Palpable mais non visible 11% 5% Gêne légère
Saillie clitoridienne visible 30% 24% Pas de douleur
Gland exposé sans capuchon 37% 39% Réelle amélioration
Proche de la normale 21% 30,5% Orgasme clitoridien
D'après « Chirurgie plastique reconstructrice pour excision rituelle et mutilations sexuelles » P.Foldes

Le suivi psychologique

Cette opération, bien évidemment bouleversante pour la femme s'accompagne d'un suivi psychologique effectué par un spécialiste, accompagné d'un sexologue et d'un gynécologue. La femme doit apprendre à découvrir cette nouvelle partie de son corps et doit intégrer mentalement son existence.

Le quasi monopole du Dr Foldès

Seuls deux centres en France pratiquent ce genre d'opération. Quelques spécialistes ont été formés en Afrique, mais ils ne sont pas légion.

La rareté des praticiens s'explique par deux phénomènes. D'une part, M. Foldès opère gratuitement, ce qui n'est pas le cas de ses confrères, qui préfèrent donc lui renvoyer leurs patientes. D'autre part, dans la mesure où cette pratique va à l'encontre de traditions ancestrales défendues par certains, les menaces à l'encontre de M. Foldès sont nombreuses et auraient pu refroidir certains médecins.

Les chiffres de la reconstruction chirurgicale

Près de 700 femmes ont été opérées par le Dr Foldes, dont environ 500 en France. Certaines d'entre elles sont venues de l'étranger spécialement pour l'opération.

L'âge moyen de la reconstruction est 29 ans, les patientes les plus jeunes avaient 18 ans au moment de l'opération, les plus âgées 63.