Problématiques

Les problèmes posés par les CDS

Qu’ils soient réels ou qu’ils relèvent du fantasme, différents problèmes rendent la controverse épineuse.

Le risque systémique

En étudiant le cas d’AIG, il peut sembler évident que les CDS sont un facteur important de risque systémique. L’optimisme des grandes banques, principales contreparties sur le marché des  CDS, les a poussé à sous-évaluer les risques de défaut de paiement pendant plusieurs années avant que la crise de 2008 n’éclate. Le risque dû aux CDS se propage ainsi très facilement entre les  principaux dealers du fait de la forte concentration du marché, problème auquel les autorités de régulation porte une attention toute particulière.

Voir : Le risque systémique

La spéculation

Dans un climat de défiance accrue du public à l’égard des marchés, le caractère potentiellement spéculatif de l’intrument n’a pas joué en sa faveur. Cette activité est suspectée de conséquences nuisibles sur le marché obligataire sous jacent. C’est ainsi que la BAFIN a interdit l’utilisation de CDS nus sur la dette publique Allemande. Cependant, de nombreux économistes comme Darrel Duffie ou Bernard Marois restent convaincus que la spéculation ne doit en aucun cas être interdite, puisqu’elle permet une meilleure vision des risques de défaut de paiement d’un acteur en rendant publique le coût de l’assurance contre un défaut de paiement.

Cette spéculation se fait principalement par le veceur des CDS nus (ou naked CDS).

Les CDS souverains

Tout comme un acteur privé, un Etat emprunte en émettant des titres de dette publique. Certains prêteurs choisissent donc de s’assurer contre un éventuel défaut de paiement d’un Etat. Ils partent donc du principe qu’une banque peut se montrer plus stable qu’un Etat. Ces CDS souverains sont sans aucun doute les plus critiqués. En effet, leur utilisation a des fins spéculatives peut, dans l’absolu, déstabiliser un Etat. Cependant comme nous allons le voir, la question n’est pas si simple. Ce scenario semble pourtant peu probable pour Darrel Duffie, qui voit les CDS comme un indicateur fiable de la santé financière d’un acteur, privé ou public. Il semble néanmoins envisageable, dans certains cas, pour Matthieu Gex, qui assure que pour la Grèce, le Portugal ou l’Irlande, le marché des CDS peut influer sur  celui des obligations.

Cet aspect de la controverse est particulièrement détaillé dans les articles présentant les CDS souverains et les CDS nus.

Une controverse dans la controverse: le milieu très fermé des experts en CDS

En étudiant de près les parutions d’articles traitant du sujet, plusieurs tendances se dégagent. La presse généraliste relate le point de vue des hommes politiques qui critiquent sans vraiment réfléchir les Credit Default Swap. Face à eux, des spécialistes tentent de rétablir la vérité en détaillant les intérêts et les dangers de ces produits. Il apparaît néanmoins que le nombre de ces spécialistes est très réduit, ces produits étant eux mêmes très pointus et l’intérêt qu’ils sucitent, relativement récent. On assiste donc à un débat technique et difficilement accessible et vulgarisable où le monde de la science économique et celui de la politique ne semblent jamais se comprendre.

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