Des déserts à géométrie variable

Il est important de prendre conscience des évolutions de la planification sanitaire au cours des dernières années pour mesurer l’ampleur et la complexité de notre sujet.  Il s’agit dans un premier temps d’étudier les différents rapports et textes de lois ayant contribué à former l’actuelle répartition de l’offre de soins sur le territoire.

Cependant pour que des mesures soient mises en place dans des zones dites « déficitaires » du point de vue de l’accès aux soins, il est nécessaire de disposer de points de repères permettant de définir de telles zones.

En effet comme le constate O. Véran :

                     Aujourd’hui encore, un territoire est décrété désertique sur la seule foi d’un maire, un pharmacien, un médecin ou un journal local. Car le désert médical est resté une notion subjective, qui gagnerait à bénéficier d’études plus précises quant au retentissement sur la demande de soin ou sur l’état de santé des populations concernées.

Pour cela, différents critères sont étudiés qui ont un impact considérable sur la délimitation de ce qu’on appelle aujourd’hui « désert médical ».

Pour bien prendre conscience de ce phénomène, remarquons que si l’on transpose à la France entière les résultats de l’enquête IFOP d’octobre 2011 selon laquelle 58% des personnes interrogées auraient déjà renoncé à des soins en raison de la difficulté d’obtenir un rendez-vous chez un spécialiste ; 37% en raison du coût de la consultation ; 28% du fait de l’éloignement géographique, on conclurait que la part des déserts médicaux en France est soit de 58%, soit de 37%, soit de 28% selon la définition adoptée !

Le propos des pages suivantes est donc d’étudier les définitions couramment utilisées pour parler de désert médical.

 

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