Une solution contre la faim dans le monde ?

Selon le Programme Alimentaire Mondial (World Food Programme), dans un monde où nous produisons suffisamment de nourriture pour tous le monde, plus de 820 millions de personnes n’ont pas un accès suffisant aux ressources alimentaires pour pouvoir mener une vie saine.

Une crise alimentaire suite à l’explosion démographique à venir

La forte croissance démographique de certains pays (notamment les pays en développement où les questions de malnutrition se posent réellement), les problèmes de pénuries, d’épidémies et de catastrophes naturelles (dues au réchauffement climatique) vont fortement aggraver les problèmes liés à la sécurité alimentaire.

De fait, plusieurs rapports scientifiques comme celui du GIEC ou encore celui de l’IPBES (GIEC de la biodiversité) ont montré que, malgré le changement irréversible observés dans le monde, nos sociétés se dirigent vers une catastrophe environnementale (1/8ème des espèces sont déjà en voie de disparition, chacune des trois dernières décennies a été plus chaude que la précédente, les rendements agricoles baissent…).
Face à ces constats, il semblerait donc que toutes méthodes, technologies capables par exemple d’améliorer le rendement agricole apparaîtraient comme une avancée souhaitable et nécessaire pour faire face à ces problèmes.

L’édition génomique comme solution ?

Les méthodes de modification génomique, comme CRISPR -cas9, peuvent alors apparaître comme des solutions, totales ou partielles, aux problèmes de malnutrition.
En effet, avec de telles méthodes, qui sont très précises et peu onéreuses, il est possible de produire des variétés d’êtres vivants plus résistants aux sécheresses, aux ravages climatiques, de produire des plantes plus riches en nutriments, hautement productives, plus diversifiées (permettant ainsi d’éviter une pénurie lorsque une bactérie/maladie attaque un type de plante par exemple ).

Aux Etats-unis, des chercheurs sont parvenus à améliorer la valeur nutritive du maïs en le modifiant génétiquement. Le maïs ainsi modifié est dorénavant capable de “produire un acide aminé contenu dans la viande”.

Source : Pixabay

Ces exemples montrent bien qu’à l’aide des méthodes de modification génomique, il sera possible de faire face à certains problèmes auxquelles l’humanité sera confronté. Cependant, pour certains scientifiques, la réalité n’est pas aussi belle et simple qu’on pourrait le penser.

De fait, une chercheuse du Cermes3, généticienne et chargée de recherche à l’Inserm, la production d’organismes génétiquement modifiés par édition du génome n’est pas sans rappeler celle des OGM dans les années 80, annoncés à tort comme les solutions aux problèmes de nutrition mondiales.
Ceci peut s’expliquer par le fait qu’il existe une grande différence entre ce qui est fait en laboratoire par des chercheurs (les vaches, les saumons, les plantes…) et ce qui est présenté au grand public. En sortant du laboratoire, les innovations découvrent un vaste monde de rapports de forces entre géants de l’industrie agricole par exemple. Ces géants ont alors rapidement le monopole ce qui tend à augmenter les inégalité entre les différents acteurs et donc entre différents consommateurs .