L’influence patriarchique est l’autorité, voire la domination, de l’homme sur la femme. Les sociétés pratiquant l’excision ne sont en effet pas égalitaires au niveau des sexes, chacun ayant un rôle bien défini dans la société où le poids de l’homme est plus important que celui de la femme. Le plaisir sexuel de l’homme et l’honneur de la famille sont plus importants que la sexualité féminine et l’indépendance de la femme. Les femmes sont sous le contrôle de leurs pères, frères et maris. Il est donc naturel de faire le lien entre excision et patriarchie. Si l’excision était le résultat de la domination de l’homme sur les femmes, alors on la trouverait dans des sociétés où la femme est opprimée. Mais il y a tellement de sociétés où c’est le cas qu’il est impossible d’attribuer un lien causal entre les deux. Il faut donc être plus précautionneux.

Hormis la position inférieure de la femme dans la socié,é; il faut également mentionner le contrôle de la virginité de la femme décrit dans la partie Culture et tradition.

20% des hommes et 13% des femmes au Soudan affirment pratiquer l’excision principalement parce que cela procurerait plus de plaisir à l’homme. La plupart des formes d’excision rendent le vagin de la femme plus étroit et serré, ce que beaucoup d’hommes apprécient. Une femme responsable d’exciser les filles est catégorique: ce sont les hommes qui veulent que cela continue. De ce point de vue, l’excision est très similaire au bandage de pieds effectué en Asie avant le dernier siècle. Les pieds bandés étaient considérés comme hautement érotique par l’homme et augmentait son plaisir sexuel. Au Soudan, un homme a le droit de divorcer s’il n’est pas satisfait du corps de sa femme, et certains le font lorsqu’ils considèrent que la femme n’est pas assez “serrée”, quitte à souiller l’honneur de la famille de la femme (les divorces sont souvent effectués si la femme n’était pas vierge au mariage). Cette préférence est valable également dans le monde occidental: aux Etats-Unis, beaucoup de médecins, après une césarienne, rajoutent un point de suture pour compenser l’étirement du vagin afin que les rapports sexuels soient plus plaisants pour le mari.

Ces attentes supplémentaires de l’homme envers la femme conduisent ensuite à un cercle vicieux: les femmes des générations suivantes veulent ensuite se faire exciser pour faire plaisir à leur futur mari. Il arrive qu’un homme qui épouse en secondes noces une femme infibulée demande à sa première femme, "simplement" excisée, de se faire infibuler parce qu’il préfère l’infibulation. C’est également pour cette raison que des femmes acceptent l’utilisation de substances abrasives dans leur vagin pour faire plaisir à l’homme alors que c’est très douloureux pour elles.