Le fait que l'excision touche du doigt le problème de l'intégration rend ce sujet particulièrement sensible au sein de la société française.

On assiste en particulier à une incompréhension totale des familles africaines et des exciseuses, poursuivies par la loi française, qui ne comprennent pas les raisons pour lesquelles elles sont jugées et punies, comme le témoigne les propos d'Hawa Greou rapportés plus-haut. Cependant, les chiffres semblent reculer en France, du fait notamment du travail de prévention, de sensibilisation effectué en France auprès des populations immigrées (avec des organismes comme le GAMS notamment, voir interview).

Mais il faut prendre garde à une tendance, malheureusement assez nette, parmi ces communautés mal intégrées dans - et par - la société française, et dont la réponse consiste à un « durcissement » de leurs valeurs, de leurs racines et de leurs traditions pour avoir l'impression d' « appartenir » à un groupe, une communauté. Il faut faire donc attention à ne pas déplacer le problème hors du territoire français sans le résoudre.

Un immigré malien affirmait après le procès de Mme Greou : « A l'avenir, on enverra les enfants au pays se faire exciser » : le problème de l'excision doit donc être résolu d'abord en Afrique pour l'être totalement en France ou en Europe. Les personnes qui font exciser leurs filles tout en vivant en France sont partagées entre deux cultures, et ne comprennent bien souvent pas en quoi l'excision, traditionnellement pratiquée chez eux depuis des siècles, peut déranger.