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La législation en France

L'excision de fillettes vivant en France se fait, dans la majorité des cas, lors d'un retour au pays d'origine - les parents pensant ainsi fuir toutes complications avec la justice française. Bien entendu, il existe aussi des exciseuses, souvent des vieilles femmes, qui pratiquent en France. Elles s'exposent, ainsi que la famille de la victime, à de lourdes peines judiciaires. En ce qui concerne le cadre judiciaire, la France attendit 1983 pour reconnaître l'excision comme une « ablation » au sens juridique français : à partir de cette date, les affaires d'excision sont donc traitées aux Assises et non plus en Correctionnelles. Cette année-là en effet, une affaire remarquable ébranla les certitudes françaises estimant que l'excision était un problème qui ne concernait que les minorités de son territoire issues de l'immigration : une Française de « souche » passait au tribunal pour avoir fait subir multiples tortures à sa fille, et en particulier pour l'avoir elle-même excisée... Dès lors, il paraissait difficile de continuer à considérer l'excision comme un acte uniquement propre aux communautés immigrées.

Les peines prévues pour l'auteur d'une mutilation sont définies par le code pénal :
10 ans d'emprisonnement et 1 000 000 F d'amende (art.222-9)
20 ans de réclusion criminelle si la mutilation est commise sur un mineur de moins de quinze ans par un ascendant légitime, naturel ou adoptif ou par toute autre personne ayant autorité sur le mineur (art. 222.8).

Le procès d'Hawa Greou : un procès exemplaire ?
En 1999 notamment, le procès d'Hawa Greou eut un retentissement sans précédent en France : cette exciseuse est d'origine malienne, et, dans sa famille, on est exciseuse de mère en fille. Elle a « opéré » plusieurs centaines de fillettes à Paris et écope de 8 ans de prison ferme. « Je suis une bonne musulmane et je n'ai jamais voulu faire mal à qui que ce soit. Nous, les forgerons (terme utilisé au Mali pour désigner les exciseuses), nous rendons service aux nobles qui font appel à nos services. Chaque famille noble de mon pays a, à son service, un forgeron chargé d'exciser les fillettes. »

La peine infligée à Hawa Greou est de loin la plus lourde jamais infligée à une exciseuse dans le monde entier.
Cette grand-mère malienne est aujourd'hui sortie de prison. Elle a renoncé à l'excision et le raconte dans un livre, intitulé Exciseuse . Si elle annonce fièrement que ses petites-filles ne seront pas excisées, elle estime que convaincre tous les Africains sera un travail de longue haleine. http://sites.radiofrance.fr/franceinter/ev/fiche.php?ev_id=789