Les moments clés du projet Yasuni


Le projet Yasuni aurait sans doute eu plus de difficultés à voir le jour sans les efforts du président équatorien. En 2006, Rafael Correa est élu président de la république de l’Equateur et annonce une politique de gauche contraire à la tradition néolibérale d’usage dans le pays. Son ambition est de rompre la dépendance du pays vis-à-vis du monde et en particulier des compagnies pétrolières et de renégocier la dette extérieure. Au jour d’aujourd’hui, il a déjà presque réussi ces deux objectifs. En 2008, il déclare que le pays ne paiera pas sa dette extérieure. Cependant, il ne s’agit que d’une manœuvre de diversion car ce faisant, il va faire chuter le prix de la dette. Cela lui a permis de la racheter à 1/6 de son prix d'origine. Quant à son deuxième objectif, il est en bonne voie de réussite grâce notamment au projet Yasuni ITT.

En effet, le président souhaite trancher avec les politiques capitalistes et, pour ce faire, il va mettre au second plan les intérêts économiques du pays et en avant les intérêts de la population et de la nature. De cette façon, il espère créer une nouvelle façon de vivre qui entraînera une baisse des revenus du pays mais une hausse du niveau de vie de la population et un meilleur respect de la nature. Le projet Yasuni permet de diminuer l’oppression des compagnies pétrolières sur le peuple et de protéger la nature, il répond donc à ces deux objectifs. Toutefois, un problème demeure : qui paie pour la sauvegarde de la biodiversité ? La biodiversité a-t-elle donc un prix ?

Rafael Correa compte sur la conscience des pays développés. En effet, ceux-ci se sont développés pendant une centaine d’années sans aucune considération écologique. Ils ont maintenant l’occasion de participer à la sauvegarde d’une réserve naturelle, extraordinairement diversifiée. Mais assumeront-ils entièrement leur dette écologique ? Nous y répondrons à l'aide de cette chronologie.


26 SEPTEMBRE 2007

Rafael Correa déclare à l’Assemblée Générale des Nations Unies qu'il renonce à l’exploitation de 920 millions de barils de pétrole, soit un bénéfice de 720 millions de dollars par an, afin d’éviter l’émission de 111 millions de tonnes de carbone. Il en appelle donc à la co-responsabilité commune pour obtenir une compensation financière correspondant à la moitié de ses hypothétiques gains, soit de 350 millions de dollars annuels durant 13 ans, qui devrait être investis dans les énergies renouvelables, la conservation des zones protégées, la reforestation, le développement social durable en Amazonie. Laissant l’équateur régler l’autre moitié du coût du projet.


13 MAI 2008

Le président Correa se déplace en France laquelle est très réceptrice à l’égard des idées du président.


24 SEPTEMBRE 2008

Le président hongrois Laslo Solyom qui a déjà exprimé son soutien au projet Yasuni se déplace en Equateur afin de juger de la situation. Il reçoit à cette occasion la décoration nationale du mérite équatorienne.


2009

Une délégation équatorienne entame une tournée des 30 pays les plus riches du monde pour tenter de les rallier à leur cause. Le 20 Octobre 2009, cette délégation passe par la France et reçoit des avis très favorable, elle espère un soutien de 23 millions d’Euros par an durant 13 ans.

Il est prévu que les apports financiers au projet puissent prendre deux formes :
        -       Les participations financières volontaires des particuliers, d’organisations et de pays
        -       La vente de certificats de garantie Yasuni garantissant la non exploitation du pétrole


JUILLET 2009

Le parlement allemand vote une motion constituant à s’engager financièrement à hauteur de 50 millions de dollars durant treize années consécutives soit 4 millions de dollars de plus que le montant demandé par l’Equateur. C’est une grande première pour le projet Yasuni car c’est le premier pays qui s’engage durablement pour soutenir la cause de la biodiversité.


14 DECEMBRE 2009 A COPENHAGUE

Les représentants du projet Yasuni ont presque franchi une étape importante dans l’avancée du projet puisqu’ils ont cru réussir à faire reconnaître que la biodiversité a un prix. Ainsi, avait été créé en accord avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) les « Fonds Yasuni » destiné à recevoir les indemnisations. Ces fonds, ayant fait l’objet de lourdes négociations de plusieurs mois, ne verront en réalité jamais le jour puisqu’ils n’ont jamais été ratifiés par Rafael Correa.


9 JANVIER 2010

Le président Rafael Correa se justifie lors de son émission de radio hebdomadaire quand à l’annulation de l’accord. Il accuse l’accord de ne pas respecter la souveraineté de son pays, en effet, d’après cet accord, la totalité des fonds engagés par les pays participants seront gérés par ces mêmes pays. En effet, d’après le président Correa cet accord a été créé de manière a offrir la charité à l’Equateur, il ne reconnaît pas ainsi son grand sacrifice économique pour protéger la biodiversité.


JANVIER 2010

La conséquence de ce rejet est la démission de Roque Sevilla, président de la Commission d’administration et de direction de Yasuní-ITT, Yolanda Kakabadse, un membre de la commission, et Fander Falconí, ministre des Affaires étrangères exprimant tous leur désaccord avec la décision du président.


4 AOUT 2010

Un nouvel accord entre le PNUD et l’état équatorien est signé avec l’aval du président Rafael Correa. Il devrait bientôt accueillir les premiers financements des pays en faveur du projet : Allemagne, Belgique, Espagne, et même la Turquie. Les Emirats Arabe Unis, l’Iran, la Suisse, la France et l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) se sont déjà déclarés officiellement en faveur du projet Yasuni ITT mais ne souhaitent pour l’instant pas contribuer.


15 SEPTEMBRE 2010

Le Chili respecte sa promesse de don et donne 100.000 dollars pour le projet Yasuni ITT.


16 SEPTEMBRE 2010

L’Allemagne, ayant des doutes sur le fond, retire sa promesse de don de 2009 ainsi que toute participation au projet Yasuni ITT.


12 NOVEMBRE 2010

L’Espagne effectue son premier versement d’une hauteur de 1 million d’euro aux Fonds Yasuni. Ceci fait suite à la réponse positive qu’avait faite l’Espagne à la demande de l’Equateur de participer à hauteur de 12,3 millions d’euros.


2010-2011

Nouvelle tournée mondiale du président pour promouvoir le projet.


21 JANVIER 2011

La fondation AVINA basée en Suisse favorisant le développement durable est la première ONG décidant de participer aux Fonds Yasuni à hauteur de 100.000$. Le fond Yasuni atteint un seuil de 39 millions de dollars. Le montant minimum pour que le projet soit viable est de 100 millions de dollars à récolter avant décembre 2011.


8 AVRIL 2011

Le conseil régional Rhône-Alpes est la première collectivité locale à participer au projet Yasuni ITT en apportant une contribution de 150 000 €. Il s’agit d’une somme presque négligeable par rapport aux 35 millions attendus par an. Cependant, il veut appuyer le gouvernement équatorien appelant chaque entité ou personne à contribuer en proportion de leurs moyens.


27 MAI 2011

Après 3 mois de réflexions, le Pérou décide de participer aux fonds Yasuni à hauteur de 100 000 dollars. De plus, dans le but d’éviter la création de nouveaux oléoducs, le Pérou souhaite mettre à disposition son oléoduc pour permettre à l’Equateur de transporter du pétrole brut. Bien que mineure, cette participation est symbolique car elle montre que même un pays en cours de développement a les moyens de participer à la préservation de la biodiversité.


29 MAI 2011

L’équipe de négociation équatorienne s’est déplacée jusqu’à Berlin pour avoir une réponse définitive quand à la participation de l’Allemagne. Elle a obtenu en premier lieu l’annulation du désaveu exprimé en Septembre 2010 et elle souhaite, en second lieu, avoir une réponse définitive le plus rapidement possible. Elle se dit prête pour cela à répondre à toutes les questions posées dans le document fourni par l’Allemagne et demandant des éclaircissements sur le fond.


1ER SEPTEMBRE 2011

La Colombie s’engage à verser 100.000$ pour le projet Yasuni ITT.


24 SEPTEMBRE 2011

La région Wallonne est la première entité régionale à apporter une contribution financière au projet Yasuni ITT à hauteur de 300.000 euros. Ceci représente une forte somme compte tenu de la taille du pays. Ce qu’il peut y avoir de surprenant avec la Wallonie et le conseil régional Rhône-Alpes est qu’ils agissent tous deux avant leur état respectif.


10 NOVEMBRE 2011

L’Australie fait don de 500 000€ au projet .



Comme nous pouvons le voir à travers cette chronologie, les pays développés ont une forte réticence à participer à ce projet et donc à accorder de la valeur à la biodiversité. C’est pourquoi de façon réaliste, le président Rafael Correa n’a jamais écarté la possibilité d’exploiter le pétrole situé dans le parc national Yasuni malgré une forte opposition de la part de la population.
Voici un historique de cette catastrophe obtenu par recoupement de divers articles (survoler les dates clés en rouge avec votre souris pour découvrir des explications) :

Le 26 septembre 2007, Rafael Correa déclare à l’Assemblée Générale des Nations Unies renoncer à l’exploitation de 920 millions de barils de pétrole, soit un bénéfice de 720 millions de dollars par an, afin d’éviter l’émission de 111 millions de tonnes de carbone. Il en appel donc à la co-responsabilité commune pour obtenir une compensation financière correspondant à la moitié de ses hypothétiques gains, soit de 350 millions de dollars annuels durant 13 ans, qui devrait être investis dans les énergies renouvelables, la conservation des zones protégées, la reforestation, le développement social durable en Amazonie. Laissant l’équateur régler l’autre moitié du coût du projet.

Le 13 mai 2008, le président Correa se déplace en France laquelle est très réceptrice à l’égard des idées du président.

Le 24 septembre 2008, le président hongrois Laslo Solyom qui a déjà exprimé son soutien au projet Yasuni se déplace en Equateur afin de juger de la situation. Il reçoit à cette occasion la décoration nationale du mérite équatorienne.

Une délégation équatorienne entame une tournée des 30 pays les plus riches du monde pour tenter de les rallier à leur cause pendant toute l'année. Le 20 octobre 2009, cette délégation passe par la France et reçoit des avis très favorable, elle espère un soutien de 23 millions d’Euros par an durant 13 ans.

En juillet 2009, le parlement allemand vote une motion constituant à s’engager financièrement à hauteur de 50 millions de dollars durant treize années consécutives soit 4 millions de dollars de plus que le montant demandé par l’Equateur. C’est une grande première pour le projet Yasuni car c’est le premier pays qui s’engage durablement pour soutenir la cause de la biodiversité.

Le 14 décembre 2009 à Copenhague, les représentants du projet Yasuni ont presque franchi une étape importante dans l’avancée du projet puisqu’ils ont cru réussir à faire reconnaître que la biodiversité a un prix. Ainsi, avait été créé en accord avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) les « Fonds Yasuni » destiné à recevoir les indemnisations. Ces fonds, ayant fait l’objet de lourdes négociations de plusieurs mois, ne verront en réalité jamais le jour puisqu’ils n’ont jamais été ratifiés par Rafael Correa.

Le 9 janvier 2010, le président Rafael Correa se justifie lors de son émission de radio hebdomadaire quand à l’annulation de l’accord. Il accuse l’accord de ne pas respecter la souveraineté de son pays, en effet, d’après cet accord, la totalité des fonds engagés par les pays participants seront gérés par ces mêmes pays. En effet, d’après le président Correa cet accord a été créé de manière a offrir la charité à l’Equateur, il ne reconnaît pas ainsi son grand sacrifice économique pour protéger la biodiversité.

La conséquence de ce rejet est la démission de Roque Sevilla, président de la Commission d’administration et de direction de Yasuní-ITT, Yolanda Kakabadse, un membre de la commission, et Fander Falconí, ministre des Affaires étrangères exprimant tous leur désaccord avec la décision du président.

Le 4 août 2010, un nouvel accord entre le PNUD et l’état équatorien est signé avec l’aval du président Rafael Correa. Il devrait bientôt accueillir les premiers financements des pays en faveur du projet : Allemagne, Belgique, Espagne, et même la Turquie. Les Emirats Arabe Unis, l’Iran, la Suisse, la France et l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) se sont déjà déclarés officiellement en faveur du projet Yasuni ITT mais ne souhaitent pour l’instant pas contribuer.

Le 15 septembre 2010, le Chili respecte sa promesse de don et donne 100.000 dollars pour le projet Yasuni ITT. Le 16 septembre 2010, l’Allemagne, ayant des doutes sur le fond, retire sa promesse de don de 2009 ainsi que toute participation au projet Yasuni ITT.

Le 12 novembre 2010, l’Espagne effectue son premier versement d’une hauteur de 1 million d’euro aux Fonds Yasuni. Ceci fait suite à la réponse positive qu’avait faite l’Espagne à la demande de l’Equateur de participer à hauteur de 12,3 millions d’euros.

Le 21 janvier 2011, la fondation AVINA basée en Suisse favorisant le développement durable est la première ONG décidant de participer aux Fonds Yasuni à hauteur de 100.000$. Le fond Yasuni atteint un seuil de 39 millions de dollars. Le montant minimum pour que le projet soit viable est de 100 millions de dollars à récolter avant décembre 2011.

Le 8 avril 2011, le conseil régional Rhône-Alpes est la première collectivité locale à participer au projet Yasuni ITT en apportant une contribution de 150 000 €. Il s’agit d’une somme presque négligeable par rapport aux 35 millions attendus par an. Cependant, il veut appuyer le gouvernement équatorien appelant chaque entité ou personne à contribuer en proportion de leurs moyens.

Le 27 mai 2011, après 3 mois de réflexions, le Pérou décide de participer aux fonds Yasuni à hauteur de 100 000 dollars. De plus, dans le but d’éviter la création de nouveaux oléoducs, le Pérou souhaite mettre à disposition son oléoduc pour permettre à l’Equateur de transporter du pétrole brut. Bien que mineure, cette participation est symbolique car elle montre que même un pays en cours de développement a les moyens de participer à la préservation de la biodiversité.

Le 29 mai 2011, l’équipe de négociation équatorienne s’est déplacée jusqu’à Berlin pour avoir une réponse définitive quand à la participation de l’Allemagne. Elle a obtenu en premier lieu l’annulation du désaveu exprimé en Septembre 2010 et elle souhaite, en second lieu, avoir une réponse définitive le plus rapidement possible. Elle se dit prête pour cela à répondre à toutes les questions posées dans le document fourni par l’Allemagne et demandant des éclaircissements sur le fond.

Le 1er septembre 2011, la Colombie s’engage à verser 100.000$ pour le projet Yasuni ITT. Le 24 septembre 2011, la région Wallonne est la première entité régionale à apporter une contribution financière au projet Yasuni ITT à hauteur de 300.000 euros. Ceci représente une forte somme compte tenu de la taille du pays. Ce qu’il peut y avoir de surprenant avec la Wallonie et le conseil régional Rhône-Alpes est qu’ils agissent tous deux avant leur état respectif.

Le 10 novembre 2011, l’Australie fait don de 500.000€ au projet.