Le cancer : hasard, environnement, génétique?

Prévention et politiques de santé publique

Rigueur scientifique remise en cause

Le boom médiatique

Potentielles répercussions

          Dans Sociologie du cancer de Benjamin Derbez et Zoé Rollin, les auteurs nous expliquent que depuis les années 1950 – 1960 de grandes campagnes de prévention anti-tabagisme ou informant des dangers de l’alcool ont été mises en place afin de prévenir le développement de la maladie. 

Dans leur communiqué de presse Cristian Tomasetti

et Bert Vogelstein distinguent deux types de prévention : une « prévention primaire » correspondant à l’adoption d’un mode de vie sain (recommandé par l’OMS), et une « prévention secondaire » désignant un dépistage précoce.

guillemet1-autresens«  The best way to prevent some cancer types is by eliminating environmental factors and by changing lifestyles.  This is known as primary prevention. Quitting smoking is one valuable example of primary prevention. 

The best way to prevent deaths from other cancer types is to detect them and treat them early, while they are still curable. This is called secondary prevention. »guillemet2

Communiqué de presse – « Bad Luck of Random Mutations Plays Predominant Role in Cancer, Study Shows –Statistical modeling links cancer risk with number of stem cell divisions » 01/01/15

L’enjeu de leur étude expliquent-ils est distinguer les types de cancer qui seraient plutôt influencés par une prévention primaire contre une prévention secondaire.

les résultats de leur étude tendent à donner de plus en plus raison à un dépistages précoce et efficace. Plutôt que de se concentrer sur la façon de réduire le nombre de cancers en diminuant au maximum les facteurs d’exposition. Ils considèrent que nous avons trop souvent tendance à négliger le dépistage au profit de politique de prévention.

A l’inverse, Yusuf Hannun

considère qu’il faut continuer à développer la recherche de cause et les campagnes de prévention :

guillemet1-autresens« Chose certaine, nos résultats devraient inciter les pays à investir dans les recherches visant à élucider les causes des cancers, à déceler les facteurs environnementaux qui en sont responsables et à concevoir des programmes de prévention »guillemet2

Souligne M. Hannun.

 

 

Par ailleurs, il y a une différence notable entre dépister un cancer, et assurer un suivi des personnes atteintes. A ce propos, le dépistage est lui aussi controversé car les méthodes de détection sont régulièrement agressives et peuvent après de nombreuses répétitions, induire elles- même un cancer. Par ailleurs, des politiques de dépistages sont inutiles s’il n’y a pas de suivi post-détection afin de contrôler l’avancement de la maladie. Après notre entretien avec Annie Thébaud-Mony

, elle nous a montré l’importance d’un droit à un suivi post expositionnel qui n’est malheureusement très peu utilisé dans la loi, faute de moyen et d’informations. (5 à 10% par rapport à ce qu’il devrait être). Favoriser le dépistage certes, mais ne pas perdre de vue l’importance des facteurs d’exposition qui ont leur influence, ainsi que la nécessité d’un suivi efficace pour les personnes atteintes.