Perspectives d’avenir pour les FRBs

Les FRBs constituent encore un sujet relativement jeune pour lequel tout ou presque reste à découvrir. Les perspectives pour les prochaines années sont donc très nombreuses. Le premier objectif, qui motive la majorité des chercheurs travaillant sur le sujet, est évidemment de comprendre d’où viennent ces signaux. Cependant, il ne peut-être atteint sans passer par une meilleure compréhension du phénomène. Les principaux points qui intéressent les scientifiques à court terme sont donc les suivants :

  • La localisation : C’est un aspect qui est devenu très important dans la mesure où l’on cherche à déterminer le phénomène à l’origine des FRBs. Cela implique que les FRBs puissent être observés en direct pour facilement braquer vers eux d’autres instruments et ainsi déterminer l’emplacement précis de la source qui les a émis. Les informations fournies par les radiotélescopes qui permettent de détecter le signal ne sont en effet pas assez précises pour cela.
  • Statistiques et fréquence de détection : On dispose à l’heure actuelle d’un nombre finalement très faible d’observations de FRBs, comparé au nombre élevé de signaux qui sont censés se produire chaque jour. Il devient donc indispensable de pouvoir en observer beaucoup plus, afin d’établir des statistiques sur leur occurence, les zones de l’espace dans lesquelles ils se produisent de manière plus récurrente…
  • Mesures de fréquence : Étudier de manière approfondie les spectres fréquentiels des FRBs reçus pourrait permettre de mieux comprendre le mécanisme qui en est à l’origine.
  • Mesures de polarisation : En 2015, Kiyoshi Masui, chercheur postdoctoral à l’université de Colombie britannique (Canada) découvre des informations de polarisation en étudiant le FRB 110523. C’est la première fois qu’un FRB est associé à une polarisation rectiligne (jusque là, seules des polarisations circulaires avaient été observées). Cette information suggère que le signal vient ou est passé par une zone de fort champ magnétique. Les données de polarisation des signaux pourraient donc à l’avenir fournir plus d’informations sur les sources et donc permettre une discrimination parmi les différents types d’hypothèses. Il se peut par ailleurs que tous les signaux ne soient pas polarisés de la même manière. Là encore, il serait intéressant d’avoir ce type d’information pour le plus grand nombre de FRBs possible afin de pouvoir en tirer des conclusions. 

De manière plus générale, il est donc nécessaire pour les scientifiques d’aborder les points suivants :

  • Que veut-on faire avec les FRBs ? En quelques années, le sujet des FRBs est passé de la simple anecdote à laquelle personne ne voulait croire à un sujet mobilisant des dizaines d’équipes de chercheurs aux quatre coins du monde. Cette tendance montre l’engouement qui s’est créé au fil des découvertes autour du sujet. Mais il ne suffit pas qu’un sujet soit passionnant pour justifier des programmes de recherches conséquents et donc des investissements à moyen ou long terme. Il est donc indispensable pour les scientifiques de pouvoir répondre à cette question, en inscrivant le phénomène des FRBs dans un cadre plus large. Ceux-ci pourraient ainsi permettre d’en apprendre plus sur l’univers et les galaxies qui nous entourent, de découvrir de nouveaux objets célestes… À titre d’exemple, le FRB 121102 pourrait permettre d’en savoir plus sur la nature du photon.
  • Design des télescopes : Afin d’obtenir toutes les informations mentionnées précédemment, et ainsi de mieux comprendre le phénomène, il est indispensable d’obtenir beaucoup plus de données. Cela passe bien sûr par la mise au point de procédés de traitement rapides comme ceux mis en place en Australie, mais également, à plus grande échelle, par le développement de nouveaux instruments capables de détecter plus de FRBs plus facilement. Même s’il y a peu de raisons de construire des instruments uniquement pour l’observation des FRBs, il ne semble aujourd’hui pas absurde de tenir compte de ce sujet lors de la conception de nouveaux télescopes. La communauté scientifique doit alors se rassembler, comme à la conférence d’Aspen, coopérer avec les institutions qui financent la construction de tels instruments. (en savoir plus sur la détection des FRBs)
  • Stratégies de détection : les informations actuelles dont disposent les scientifiques à partir des FRBs déjà observées pourraient aussi permettre, à défaut de multiplier les observations, de les faire de manière plus ciblée afin d’augmenter les chances d’en trouver. Cela signifie par exemple chercher dans une zone du ciel plutôt que dans une autre, ou bien concentrer les observations à proximité d’objets que l’on soupçonne jouer un rôle dans le processus (les pulsars notamment)… 

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