Baptiste Mylondo

Economiste
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« Oser déconnecter emploi et revenu conduit à reposer la question de l’utilité sociale, de la place de l’emploi dans la société et dans nos vies »

 

Baptiste Mylondo est un professeur de philosophie et d’économie politique. Il est partisan d’un revenu universel ainsi que de la décroissance au sein du MOC.

Dans son livre Pour un revenu sans condition, garantir l’accès aux biens et services essentiels, Baptiste Mylondo présente sa conception du revenu inconditionnel. Les fondements de sa pensée, qui l’ont fait s’intéresser au revenu de base, concernent les inégalités. L’objectif premier du revenu inconditionnel est que personne ne doit être privé de l’accès aux biens et services de base, nécessaires pour vivre. En plaçant un montant du revenu de base supérieur au seuil de pauvreté, l’ambition est d’éradiquer celle-ci. Cela passe également par un encadrement des inégalités de revenu, le revenu de base étant majoritairement financé par les plus aisés.

 

Selon lui, un revenu inconditionnel doit être fondé sur la rétribution de la participation de chacun à la création de richesse sociale. Il doit être d’un montant suffisant pour répondre à ses besoins en se passant d’emploi, qu’il estime à environ 750-800 euros. Par ailleurs, il doit être doublement inconditionnel, touché par tous et identique pour tous, ce qui a pour but d’en finir avec le côté stigmatisant de la demande d’aides ou de l’injonction à travailler ressentie par les chômeurs, en sortant de la sphère de l’assistanat et de la solidarité pour rejoindre celle de la justice sociale. Par ailleurs, cela a également pour conséquence de supprimer les coûts de contrôle que nécessitent actuellement l’attribution des aides.

Le partage du travail est l’une des valeurs les plus importantes qu’il veut promouvoir à travers le revenu de base. Il prône le « travailler tous pour gagner moins ». C’est en ce sens qu’il défend le financement par l’impôt du revenu de base. Ainsi, si le revenu de base perçu désincite les individus à travailler, alors leur salaire s’en trouvera diminué, ils payeront moins d’impôt, ce qui fera diminuer le revenu de base, ce qui a pour conséquence d’inciter à nouveau à travailler. Le but de ce fonctionnement est de tendre par ces mécanismes à une production économique limitée à ce qui est nécessaire à l’individu pour vivre.

 

En résumé, le revenu inconditionnel de Baptiste Mylondo c’est :

 

Un revenu universel, touché par tous, identique pour tous, perçu individuellement de la naissance à la mort sans contrepartie, par tous les résidents membres d’une même communauté politique.

 

Un revenu suffisant pour vivre en se passant durablement d’emploi et pour « exister » socialement, c’est-à-dire pouvoir faire le choix de participer à la communauté politique.

 

Un revenu financé par l’impôt et par les revenus les plus élevés, afin de diminuer les écarts de revenus et d’être le plus juste possible.

 

Un revenu cumulable avec les autres revenus.

Ainsi, Baptiste Mylondo présente son revenu inconditionnel comme une utopie réaliste, qui doit selon lui être une mesure de gauche qui permette de sortir du capitalisme en proposant un revenu juste. Ainsi, son objectif premier est la transformation sociale.

Il souhaite aboutir à une société égalitaire où l’utilité sociale est encouragée, dans laquelle le travail est réduit au maximum, partagé entre tous équitablement. La gratuité y serait la nouvelle norme, le revenu de base permettant de transformer le lien social, le faisant reposer sur la réciprocité, dans une logique de don-contre don.

Source: badabooks.co.kr