Les citoyens britanniques vont bien sûr être affectés par le Brexit à travers la somme que le gouvernement va devoir verser à l’Union Européenne, mais ce ne sera pas la seule source. Les entreprises risquent de recevoir un choc, ce qui pourrait augmenter le taux de chômage. D’après une étude du gouvernement britannique en avril 2016, tous les foyers du Royaume-Uni seraient plus pauvres, en moyenne, de 4 300 livres  (5 400 euros) du fait du Brexit, en 2030.

Comment les entreprises et les universités vont-elles être impactées et en quoi est-ce que cela touchera les ménages?

 

Certaines entreprises britanniques souhaitent se délocaliser. D’après un sondage du cabinet de conseil KPMG réalisé sur 100 PDG britanniques dont les entreprises ont un chiffre d’affaires compris entre 100 millions et un milliard de livres, 76% d’entre eux envisagent de délocaliser leur activité.

De plus, les entreprises et institutions européennes et britanniques risquent de perdre des avantages liés à la présence du Royaume-Uni dans l’Europe. C’est le cas notamment des universités et de la recherche britanniques qui va perdre les subventions européennes«Brexit meant that multi million-pound European research grants were threatened by sudden death through funding cuts. » [1]

Source: Open Europe

Open Europe prévoit secteur par secteur l’impact initial du Brexit sur les exportations de biens et de services britanniques, qui représentent 30% du PIB. Les industries risquent fortement d’être touchées par les régulations qui seront imposées par les négociations. Open Europe en fait l’analyse suivante:

«All sectors would suffer from the UK’s loss of voting rights in the EU, but for industries such as the financial sector the impact could be greater since the barriers to entering European markets could be increased by new EU regulations over which the UK has no votes.»

(Christopher Howarth, Mats Persson, Pawel Swidlicki, Raoul Ruparel, Stephen Booth, « Securing free trade with EU after Brexit likely in goods sectors but far harder for services », Open Europe, 09/03/2015

 

Il est prévu que le secteur du tourisme soit l’un des seuls à bénéficier du Brexit :  «Brexit has lead to a drop in the value of the Pound, which is considered positive for travellers, as it will make travelling cheaper. This is expected to boost tourism in the UK. » [2] Cependant, les entreprises de ce secteur risquent aussi de perdre des avantages. La compagnie aérienne Ryanair pourrait en pâtir par exemple : «En tant que compagnie irlandaise, Ryanair pourrait devoir obtenir un certificat de transporteur aérien au Royaume-Uni afin de poursuivre ses activités domestiques dans le pays. » [3]

«La compagnie aérienne irlandaise à bas coûts Ryanair a décidé de geler les créations d’emplois au Royaume-Uni sur fond d’incertitudes entourant le Brexit », a déclaré mardi son directeur général Michael O’Leary.» [3]

En savoir plus : Impact sur le tourisme en Europe

Et ce ne sont pas les seuls. Le cabinet PwC, dans une étude datant de mars 2016, estime à 950 000 le nombre d’emplois perdus au Royaume-Uni à cause du Brexit. D’après lui, le taux de chômage sera 2 à 3% plus élevé en 2020 que si le Royaume-Uni restait dans l’UE.

  ⇐Royaume-Uni post UE: un statut économique à repenser    La facture cachée⇒

[1] « What will Brexit mean for Britain’s world- class universities? », The Observer, 12/11/2016

[2] « Brexit to benefit tourism in UK », Express Travel World, 27/06/2016

[3] « Brexit: Ryanair gèle les embauches au Royaume-Uni », Le Figaro, 24/01/2017