Jusqu’alors, les pays de l’Union Européenne étaient la principale destination touristique et commerciale des voyageurs britanniques, comme le montre le schéma ci-dessous.

Crédits image : EuroDotMap

Le Brexit a des conséquences, positives comme néfastes, dans de nombreux domaines économiques et sociaux, et le tourisme n’y a échappe pas. Mais les conséquences ne sont pas les mêmes des deux côtés de la Manche…

Quelles vont être les conséquences du Brexit sur le tourisme ?

Du côté des touristes anglais, l’affaiblissement de la livre Sterling face à l’euro risque de faire des dégâts, en diminuant leur pouvoir d’achat lorsqu’ils voyagent dans les autres pays de l’UE: Cameron annonçait jusqu’à 230 livres sterling de plus pour une semaine de vacances d’une famille britannique en Europe. [1] Il faut donc s’attendre à des conséquences néfastes pour le tourisme en Europe de la part des britanniques. Peter Long, ex-PDG de Tui, pressentait ceci :

 « Pour nos consommateurs, cela signifierait des prix plus élevés pour leurs vacances et moins d’argent à dépenser sur place.»  [2]

De l’autre côté de la Manche, cette dévaluation de la livre est intéressante financièrement parlant pour les touristes voulant visiter le Royaume-Uni, et peut, selon Ross Veitch, PDG et co-fondateur du site de recherche de voyages Wego, relancer le tourisme britannique : « The UK Pound has dropped 9.8 per cent […] which means a UK holiday is going to be cheaper for most foreign tourists than it has been for about 20 years.« » (« What does the UK’s exit from the EU mean for travellers? », MediaInfoLine, 27/06/2016, URL)

Forwardkeys, site spécialisé dans les chiffrages et statistiques liés au tourisme, a d’ailleurs prouvé une hausse des réservations de vols vers la Grande Bretagne, qui sont passées de -2.8% à 3.4% de croissance entre fin mai et fin juillet 2016 : il semble que les touristes profitent des bas prix pour visiter le Royaume Uni! (« Impact of Brexit on Air reservations to the UK », Forwardkeys, Août 2016)

Pour en savoir plus sur cette étude : Etude Forwardkeys

Par ailleurs, les touristes britanniques, de même que les ressortissants européens visitant la Grande Bretagne, ne pourront plus bénéficier des droits et protections conférés par la Carte Européenne d’Assurance Maladie, réservée aux citoyens des pays membres et agissant sur le territoire de l’Union Européenne. [3]

Du point de vue des coûts des transports, certaines entreprises du secteur touristique voient dans le Brexit des conséquences néfastes. Ainsi, le PDG de la compagnie low cost Monarch Airlines, Andrew Swaffield,  affirmait avant le vote que le Brexit entraînerait probablement « des tarifs aériens plus élevés et moins de vols entre l’Union européenne et le Royaume-Uni », et  Michael O’leary, le PDG de Ryanair, promettait «l’apocalypse».  Carolyn McCall, patronne d’EasyJet, était quant à elle plus mesurée, mais n’en était pas moins inquiète : « Nous pensons que rester dans l’Europe est très important pour les Britanniques. C’est mieux économiquement pour eux et c’est mieux pour nous ». [2] Elle rappelle que l’Europe a permis l’avènement des compagnies low-cost et par conséquent la démocratisation du transport aérien. [3]

« Nous pensons que rester dans l’Europe est très important pour les Britanniques.» (Carolyn McCall, PDG d’EasyJet)

Enfin, dans la mesure où l’UE est responsable du plafonnement des frais d’itinérance de téléphonie mobile à l’étranger – et même de leur suppression totale dès avril 2017 – la sortie de l’UE va engendrer des coûts supplémentaires pour les opérateurs britanniques. Ainsi, les PDG de British Telecom (BT) et Vodafone, les deux principaux opérateurs téléphoniques au Royaume-Uni, ont averti leurs clients des conséquences d’un Brexit : Gavin Patterson, PDG de BT a déclaré que, grâce à l’UE, son entreprise avait été en mesure de fournir à ses clients « des frais jusqu’à 90% moins élevés pour les Britanniques se rendant sur le continent » et que les électeurs devraient « réfléchir avant de tourner le dos à une institution qui les aide à s’assurer que de tels avantages soient fournis ». («Brexit : quelles sont les conséquences pour le tourisme ? »,  URL)

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[1] Rowena Mason, « David Cameron claims family holidays could cost £230 more after Brexit »The Guardian, 24/05/2016

[2] La Rédac’ Tourmag, «Brexit : quelles conséquences sur le tourisme ?»,  TourMAG.com, 24/06/2016, URL

[3] « Brexit et tourisme : la question à 110 milliards de livres », Toute l’Europe (Think Tank), 07/06/2016, URL