Les zones fragiles
Il apparaît évident que les réacteurs constituent la principale zone d'inquiétude quant à leur comportement dans un environnement imprévu et imprévisible. Le document Rapport ICAO et le site Reducing the threat to aviation from airborne volcanic ash apportent un éclairage sur les paramètres pouvant présenter un risque :
- forte concentration en cendres de géométrie anguleuse pouvant abraser et endommager des parties vitales des réacteurs,
- nuages de cendres indétectables par le radar de proximité qui permet habituellement la détection de nuages de grêle et donc leur évitement,
- faible concentration en oxygène auquel se substituent des gaz d'origine éruptive, pouvant conduire à un "étouffement" du réacteur,
- température de fonctionnement des réacteurs supérieure à la température de fusion des cristaux formant les cendres volcaniques. Les cendres fusionnent et recristallisent sur les parties froides du moteur, modifiant l'écoulement ou pire, obturant les sorties d'air et les orifices d'injection de carburant. Ce phénomène est amené à s'accroître car la politique actuelle des constructeurs est d'augmenter la température de fonctionnement pour améliorer le rendement et diminuer la consommation de carburant.
Le cas critique des réacteurs ayant été traité, il est important de signaler d'autres phénomènes tout aussi importants :
- érosion des surfaces vitrées, pouvant rendre impossible le vol VFR et rendant critiques les phases d'approche et d'atterrissage,
- érosion des bords d'attaque pouvant conduire à des conditions de vol plus difficiles,
- pollution de l'air en cabine par des cendres et gaz éruptifs car le système de pressurisation consiste à comprimer l'air extérieur pour le rendre respirable,
- endommagement de systèmes électroniques (donc éventuellement des instruments) par phénomènes de décharges électrostatiques entraînant des surtensions,
- obturation des tubes de Pitot.
Ces phénomènes ont été observés sur les vols cités en exemple. Ils constituent des dégâts importants pouvant porter atteinte à la sécurité des vols et nécessitant des opérations de maintenance anticipées et donc coûteuses pour les compagnies aériennes. On ajoutera également que le temps d'exposition aux cendres ne peut qu'accroître le risque d'observer les phénomènes décrits ci-dessus.
