Les conséquences économiques de la crise

L’éruption du volcan le 14 avril 2010 (voir la chronologie) a causé une interruption du trafic aérien dans une mesure jamais vue depuis le 11 Septembre 2001 et la plus grande dans l’aviation civile européenne depuis la deuxième guerre mondiale. La fermeture de l’espace aérien européen dans la semaine du 15 au 21 avril a fortement ralenti le transport et le commerce mondial, démontrant ainsi le rôle fondamental que joue le transport aérien dans les besoins de base de nos sociétés notamment sur le plan commercial. Ainsi, les effets de cette crise s’étendent bien au delà de l’impact direct sur le transport aéronautique et impactent même la production et la productivité mondiale.

Au total, la crise aura paralysé ou sérieusement réduit le trafic aérien dans 23 pays de l’UE et de sa périphérie : 300 aéroports fermés, 100 000 vols annulés, soit les trois quarts du trafic européen. 10 millions de personnes ont dû remettre leur voyage ou trouver d’autres moyens de transport, avec un impact économique sérieux pour les passagers, les compagnies aériennes et les assureurs et même les économies nationales.

Dans le cadre d’un rapport parlementaire (voir le Rapport sur les leçons à tirer de l'éruption du volcan Eyjafjöll) réalisé peu de temps après la crise, les différents acteurs scientifiques, politiques et économiques (voir les acteurs) s’accordaient pour donner une première estimation très approximative du « coût de la crise » à plus d’un milliard d’euros.

La Commission Européenne a pour sa part estimé les pertes subies par les compagnies aériennes, les agences de voyages et les aéroports entre 1,5 et 2,5 milliard d’euros.

Un autre rapport plus exhaustif (voir The Economic Impacts of Air Travel Restrictions Due to Volcanic Ash) commandé par Airbus estime les impacts économiques à grande échelle de cette interruption dans le transport aérien et les classifie en diverses catégories.

D’après ce rapport, les pertes globales pour le secteur aéronautique au cours de la première semaine s’élèvent à 2,6 milliards de dollars US. Cependant, si l’on enlève les voyages d’affaires et de loisirs qui seront finalement reportés, l’impact net sur le secteur aéronautique peut être évalué à 2,2 milliards de dollars US ce qui correspond à la fourchette haute avancée par la commission européenne.

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Cependant, l’impact ne se limite pas aux simples acteurs de l’industrie aérienne. Cette crise a également affecté les dépenses de touristes effectuées dans les pays de destination du monde entier à hauteur de 1,6 milliards de dollars US en termes de pertes de revenus. En toute logique, ces pertes ont touché en priorité le secteur hôtelier mais pas seulement.

Par ailleurs, il convient de ne pas négliger les pertes de productivité découlant des travailleurs bloqués qui elles s’élèvent à 490 millions de dollars US ainsi que le commerce international qui a également pâtit des restrictions de vols (produit périssables et stock en flux tendu).

L’impact total sur le PIB mondial causé par la première semaine d’interruption se chiffre à environ 4,7 milliards de dollars.

On estime que 7 millions de passagers ont été affectés par les annulations de vols. La répartition de l’impact sur le PIB se réparti de la manière suivante :

Etant donné la forte proportion de vols annulés en Europe, les coûts pour l’industrie aéronautique européenne sont relativement élevés représentant 85% des pertes à l’échelle mondiale.

Conclusion

Au vu de ces conséquences importantes sur l’économie mondiale, on peut comprendre les arguments soulevés par certains pendant la crise du volcan qui affirmaient que les fermetures étaient abusives et allaient générer des pertes financières qui pouvaient être évitées. Cet argument a été en particulier avancé par les compagnies aériennes pour des raisons d’ordre économique que l’on comprend aisément.