Comment évaluer les risques pour les structures de l'avion ?

Connaissant les risques pour les structures, l'intérêt est alors de pouvoir établir une échelle comparative permettant de pondérer risque humain et financier et pertes dues au maintien au sol de la flotte. Grossièrement : comment pouvons-nous autoriser un décollage en connaissant la concentration en cendres, donc en estimant les risques ?

Comme nous l'indique le document Fear in a handful of dust: aviation and the Icelandic volcano, l'ICAO a établi une classification du niveau de criticité des phénomènes rencontrés à la traversée d'un nuage de cendre. Nous pouvons ainsi identifier 6 niveaux sur l'illustration suivante :

Nous pouvons remarquer que les cendres n'ont encore jamais été la cause d'accidents mortels. Cependant, l'ensemble des ces conséquences constitue des coûts de maintenance supplémentaires et doivent donc être mis en relation avec des coûts engendrés par un accident ou par l'interdiction de vol. En bref, aucun incident n'est sans conséquence et la politique de l'ICAO semble prévoir la possibilité d'un accident grave, comme le laisse supposer leur classification.

Une question récurrente au cours de la crise a été celle de l'établissement d'une limite de dangerosité de la concentration en cendres. Une fois classifiées les conséquences possibles, pouvons-nous les prévoir, connaissant la concentration en cendres ? Il est intéressant de noter que le document Fear in a handful of dust: aviation and the Icelandic volcano souligne l'inexistence d'une relation simple permettant d'exprimer les "coûts" et conséquences (incluant la perte de vies humaines) en fonction de la concentration en cendres ou de la concentration en cendres multipliée par le temps d'exposition. Ainsi, il n'y a pas de relation causale simple, ce qui peut amener à se demander si la prise de décision de fermeture d'aéroports était justifiée.

Des recherches supplémentaires sont donc nécessaires et il semble que la crise de l'Eyjafjallajökull apportait un terrain d'essai presque inespéré pour pouvoir évaluer les conséquences des cendres, comme nous le montrent les différentes campagnes de vols d'essai.