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Les opinions des experts motoristes

Assez paradoxalement, les avis des experts motoristes divergent légèrement quant à la gestion des risques sur les réacteurs.

D'un côté, l'ICAO, dans son rapport (Rapport ICAO), affirme, en 2007, que les effets sur les réacteurs sont bien appréhendés et ont fait l'objet de recherches approfondies, soit à partir des réacteurs soumis involontairement aux cendres soit à partir de tests menés sur bancs d'essai par projection de cendres en entrée de réacteur. Ses sources ne sont pas précisées.

Aperçu d'un banc d'essai de réacteur.

En revanche, l'ICAO fournit un ensemble très précis de procédures à suivre en cas de traversée d'un nuage, consultables dans leur rapport, page 63. La recommandation principale consiste à baisser immédiatement les gaz afin de diminuer au maximum la température à l'intérieur de la chambre de combustion et de tenter de sortir du nuage en perdant de l'altitude (ce qui semble logique par rapport à la première partie de la recommandation ...).

Pour M. Renvier, directeur adjoint R&T de Snecma, l'absence d'accidents directement imputables aux cendres ne prouve pas l'absence de risques liés à la traversée d'un nuage volcanique. Les conséquences qu'il souligne dans le rapport parlementaire (Rapport sur les leçons à tirer de l'éruption du volcan Eyjafjöll) sont proches de celles présentées par l'ICAO. Selon lui, les problèmes majeurs soulevés par l'endommagement des réacteurs sont alors de deux types : à court terme, mise en danger de la sécurité des vols par extinction du moteur, à long terme, usure prématurée et coûts supplémentaires de maintenance. Par contre, sa certitude de pouvoir évaluer les conséquences n'est pas aussi marquée que celle de l'ICAO. Au cours de la crise, la Snecma n'a émis que des recommandations d'inspections supplémentaires à l'égard de ses clients. De plus, les limites de concentration en cendres ont mis du temps à faire l'unanimité des constructeurs car ceux-ci disposent, toujours selon lui, de peu de données chiffrées (sinon d'aucune) et ont essentiellement travaillé en considérant comme acquise la nécessité d'éviter les nuages de cendres. Pour M. Renvier, seule l'AESA a mené quelques expériences d'ingestion de sable par des réacteurs, pouvant être grossièrement assimilées à l'ingestion de cendres. Mais beaucoup d'inconnues subsistent, notamment sur la durée de fonctionnement des réacteurs dans un tel environnement avant endommagement critique. Il faut donc, selon lui, renforcer la coopération avec l'AESA afin qu'elle réalise des expériences précises permettant d'apporter des données chiffrées à mettre en relation avec la concentration estimée en cendres, au sein du nuage.

Nous identifions donc une légère contradiction entre ces deux acteurs concernant la vérification des modèles et une gestion plus précise des conséquences des cendres sur les moteurs. M. Renvier conclut cependant sur le fait que les inspections supplémentaires menées par ses clients n'ont mené à aucune dépose de réacteur et donc, selon lui, la concentration en cendres a été surestimée par le Met Office.

Dernière mise à jour le 05/05/2011 par Groupe.

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