Faut-il fermer les bibliothèques ?

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Quel contenu ?

Le risque de la dématérialisation

C’est l’une des critiques qui est généralement portée à l’égard du numérique. Pour certains numériser, c’est passer du réel au virtuel. La sensation de parcourir un ouvrage réel et de le lire par le biais d’une liseuse est loin de ressembler à la sensation du papier sous nos doigts. En numérisant les ouvrages ou en les consultant sur des écrans, ne risque-t-on pas de perdre le contact avec l’ouvrage et avec cette matière qu’il représente ?

Plusieurs acteurs sont intervenus pour affirmer l’inverse.

Bruno Racine, ancien directeur de la Bibliothèque Nationale de France (BNF) a fait remarquer qu’à la lecture d'un ouvrage, l'appropriation du savoir est déjà une action immatérielle et que l’intérêt d'un support physique comme le livre imprimé réside dans son statut d’œuvre d'art, ou du moins dans son appartenance au patrimoine. Cet aspect n'est donc pas menacé par la numérisation, tant que les ouvrages d'origine sont conservés.

Bruno Latour, professeur des universités à Sciences-po, affirme même dans son dossier BBF « Plus elles se répandent, plus elles deviennent centrales », que « c’est tout le contraire qui s’opère, la machine bibliothèque est de moins en moins virtuelle et de plus en plus réelle et matérielle ».

« Plus on numérise, plus on matérialise l’ensemble des flux et des fonctions qui entouraient jusqu’ici le travail du livre sans qu’on s’en rende toujours compte »

Bruno Latour, professeur des universités à Sciences-Po

Dans ce bulletin des bibliothèques de France, Bruno Latour décrit de nouvelles possibilités offertes par la numérisation. Souvent les auteurs aiment laisser sur leurs manuscrits ou sur leurs ouvrages des notes, des allusions ou des réflexions. La numérisation permet la matérialisation de ces éléments de l’esprit de l’auteur et enrichit donc la lecture. Finalement, avec un contenu numérique, on change la manière de percevoir l’ouvrage mais on ne perd pas en matière et en contenu, bien au contraire. C’est pourquoi le numérique offre de multiples perspectives de mise en valeur du contenu d’une bibliothèque.

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