Les
constructeurs sont bien évidemment au cœur de
cette problématique (ils sont les
premiers concernés par la question), d’autant plus
que de leurs décisions
dépendent l’avenir et la survie de leur
entreprise. Ce sont les constructeurs
qui ont le dernier mot quant au choix des modèles qui seront
produits. Ils
conviennent des grandes orientations stratégiques que
doivent prendre leur
société. Leurs décisions ont donc un
impact indiscutable sur l’évolution du
marché
automobile et a fortiori sur l’évolution du
marché des véhicules hybrides. On
pourrait croire qu’il ne tient qu’à eux
de produire et de diffuser des modèles
hybrides. Toutefois, les décisions de chaque constructeur
dépendent de nombreux
paramètres qui définissent le paysage
économique et le marché automobile. Nous
étudierons pour cela les interactions entre les
différents constructeurs, puis
nous nous pencherons sur les relations entre constructeurs et
consommateurs et
enfin nous verrons quelles sont les interactions des constructeurs avec
les
gouvernements.
Les interactions entre
les différents constructeurs sont parmi les plus
importantes. En effet, le
secteur automobile est avant tout un marché concurrentiel.
Chaque constructeur
doit donc prendre en compte les orientations stratégiques de
ses concurrents.
Il en est de même en ce qui concerne les lancements de gammes
hybrides :
sur le modèle de Toyota, véritable
précurseur dans le domaine (Toyota a lancé
sa première voiture hybride en 1997), la grande
majorité des constructeurs
automobile proposent déjà, ou bien
s’apprêtent à proposer un
modèle hybride
dans leur gamme de voitures.
Les interactions entre constructeurs et consommateurs se présentent sous deux formes, la première plus évidente que la deuxième. D’une part, les consommateurs achètent les produits des constructeurs (ce sont donc les consommateurs qui financent ces derniers). D’autre part, le choix des consommateurs oriente les décisions stratégiques des constructeurs : en effet, si un certain type de véhicules est plébiscité par le public, les constructeurs seront amenés à en produire plus… Selon un sondage publié fin 2008, les Français sont 92% à penser que la technologie hybride sera la plus utilisée dans le secteur automobile dans une vingtaine d'années. Et même si aujourd’hui les ventes de ce type de véhicules restent encore anecdotiques en dehors des marchés américains et japonais, elles vont nécessairement se développer avec la hausse des prix de l'essence et la baisse des prix de vente.
Les gouvernements agissent également sur les décisions des constructeurs, notamment avec la mise en place de bonus/malus lors de l’achat de véhicules plus ou moins écologiques. Ils peuvent ainsi favoriser la diffusion d’un type de modèles qu’ils jugent plus écologiques (exemple : les voitures hybrides) ou au contraire dissuader les consommateurs d’acheter des voitures polluantes. Ils agissent donc indirectement sur les ventes des constructeurs et donc (voir paragraphe précédent) influencent les décisions stratégiques de ces constructeurs. Le bonus écologique s’applique aux véhicules commandés à compter du 5 décembre 2007, le malus écologique s’applique à la première immatriculation en France des véhicules à partir du 1er janvier 2008. Ce sont donc là des mesures très récentes qui viennent se cumuler à d’autres mesures, plus anciennes (mais toujours en vigueur) tel le crédit d’impôt pour les véhicules propres (aide de 2000 € aux véhicules GPL, GNV et véhicules hybrides). Ainsi, nous pouvons concevoir que le consommateur est largement influencé au moment du choix du type de véhicule !