Ce sont les laboratoires de tests qui réalisent les essais automobiles, notamment en ce qui concerne les performances écologiques des voitures testées. En effet, il existe des normes écologiques et énergétiques que doivent respecter les constructeurs ; ces normes sont imposées par l’Etat. C’est en partie la raison pour laquelle les constructeurs font appel à ces laboratoires de tests : ils doivent prouver que les véhicules qu’ils s’apprêtent à commercialiser sont aux bien aux normes. Mais ce n’est pas la seule motivation des constructeurs. En effet, ils sont conscients qu’ils ont tout intérêt à avoir une image auprès des consommateurs qui soit la plus écologique possible, la plus respectueuse de l’environnement possible. C’est pourquoi ils vont essayer de jouer la carte « écologique » lorsqu’ils ont produit une voiture disposant de meilleurs performances écologiques (et seuls les laboratoires de tests peuvent être garants de ces performances).

            On peut se demander en outre s’il n’y a pas conflit d’intérêt. Effectivement, ces laboratoires de tests sont engagés par les constructeurs et sont donc payés par ceux-ci. Les constructeurs, en tant que (uniques) clients des laboratoires de tests, ont donc une large influence sur ces derniers. Les constructeurs automobiles peuvent menacer de quitter le laboratoire de tests en question et d’aller directement chez le concurrent ! Si un laboratoire de tests veut avoir une chance de survivre (en continuant à signer des contrats auprès des constructeurs), il est donc dans son intérêt de tirer des conclusions favorables au constructeur automobile.

            Le conflit d’intérêt vient du fait qu’ils sont également subventionnés par l’Etat, notamment afin de faire respecter des normes à une échelle plus vaste (nationale, européenne, voire mondiale). Dès lors, comment peuvent-ils être objectifs en ce qui concerne les automobiles testées alors qu’ils subissent très certainement des pressions de la part des constructeurs ? Les plus farouches opposants au système actuel vont même jusqu’à dire que ce système oblige les laboratoires de tests à choisir entre l’objectivité et les bénéfices, et qu’au final les seuls laboratoires qui subsisteront seront ceux qui auront choisi les bénéfices (ceux ayant opté pour l’objectivité auront fait faillite).

            Pour finir, nous ne devons pas oublier quelles sont l’importance et l’influence de ces laboratoires de tests. D’une part, les résultats qu’ils publient vont avoir un écho relativement important chez les consommateurs (et donc chez les constructeurs) qui auront plutôt tendance à acheter une voiture dont les performances écologiques sont prouvées (par souci de l’environnement, ou bien seulement par effet de mode). Le consommateur avisé, s’y connaissant un peu, consultera les résultats des laboratoires de tests, ou analysera la fiche technique de la voiture qu’il désire acheter. Il pourra ainsi pointer du doigt les éventuelles mauvaises performances écologiques et énergétiques de la voiture concernée (évidemment, si la voiture n’est pas très écologique, elle ne va pas mettre en avant les résultats des tests énergétiques !).

            D’autre part, ces mêmes résultats servent de références ou en tout cas de points de départ pour les médias spécialisés dans l’automobile. Et force est de constater qu’un grand nombre de consommateurs vigilants se fient aux revues automobiles et à leurs conclusions en ce qui concerne les performances des nouveaux modèles de voitures. Il suffit aujourd’hui d’ouvrir un tel magazine pour se rendre compte que les paramètres écologiques d’un véhicule sont au tout premier plan des critères de performance de ce véhicule. Ainsi, les conclusions des tests effectués seront relayées et amplifiées, ou au contraire critiquées et remises en cause.

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